Contexte. Le marché pharmaceutique français, qui dispose d'un des leaders mondiaux avec Sanofi-Aventis, est actuellement fragilisé. Cette tendance est soulignée par plusieurs éléments. Tout d'abord, selon les données du LEEM, le syndicat des laboratoires, les effectifs des groupes pharmaceutiques français ont reculé de 0,2%, en 2008, pour atteindre 108.407 personnes. Ensuite, l'activité du secteur, qui a progressé de 2,7% l'an passé, voit néanmoins sa croissance freiner puisqu'elle atteignait 4,7% en 2007. Le marché français, qui est le premier exportateur européen de médicaments, est moins performant que ses voisins dans les biotechnologies car les entreprises disposent de moins de moyens : alors que les sociétés françaises de biotechnologies emploient en moyenne moins de 8 personnes, les entreprises implantées au Royaume-Uni ou en Allemagne emploient 50 à 100 personnes. Sur le plan des génériques, en plein essor, de nombreux défis existent. La capacité à maintenir les centres de production en France est cruciale, alors qu'une boîte de médicaments génériques sur deux est importée. Conscient de tous ses enjeux, l'Etat va prendre une série de mesures visant à renforcer la compétitivité du secteur. Un fonds d'investissement dédié aux biotechnologies va voir le jour. 139 millions d'euros seront apportés par le fonds stratégique d'investissement (FSI) et par des acteurs tels que Sanofi-Aventis et GlaxoSmithKline.

Perspectives et enjeux. L'institut IMS Health a revu à la hausse ses estimations pour le marché mondial du médicament cette année. Après avoir prévu une progression comprise entre 2,5% et 3,5% il anticipe désormais une croissance du secteur entre 5,5% et 6,5% en 2009. Cette révision des perspectives intervient alors que le marché américain devrait croître cette année d'environ 5% et de 4% l'an prochain. Il y a quelques mois, IMS Health estimait que les ventes sur ce marché devaient décliner de 1% à 2% en 2009. Ce sont des hausses de prix et une meilleure gestion des stocks qui ont permis d'inverser la tendance. Les géants du secteur poursuivent la rationalisation de leur recherche. Le leader mondial de la pharmacie, Pfizer, qui a acquis son compatriote Wyeth, a récemment annoncé que six sites sur onze vont être supprimés. Le budget de R&D du nouvel ensemble sera inférieur à la somme des dépenses investies dans les deux groupes réunis (11,5 milliards). Pour Sanofi-Aventis la réorganisation consiste également à s'ouvrir à l'extérieur à travers des partenariats avec des sociétés de biotechnologies.

Pour comprendre. Les produits commercialisés par les groupes pharmaceutiques sont variés : il s'agit à la fois de produits de santé et d'hygiène mais aussi de produits vétérinaires et phytosanitaires. Plusieurs facteurs devraient soutenir l'activité du secteur dans les années à venir : le vieillissement de la population mondiale, la capacité croissante des pays émergents à consommer des médicaments, et le développement de certaines pathologies telles que le diabète.