Contexte. Le cabinet d'analyse spécialisé Gartner estime que, sur le plan mondial, les budgets dans le domaine des services informatiques ont reculé de 3,5% l'an passé. Néanmoins, les acteurs se sont adaptés à un contexte particulièrement difficile, et sont parvenus à afficher des performances meilleures que celles anticipées par les analystes. Le leader mondial du secteur, IBM, a même légèrement rehaussé son objectif de bénéfice net par action pour 2010. A l'issue de 2009, les SSII françaises se portent plutôt bien car elles ont su faire face à la crise. Confrontées à une baisse moyenne de leur activité de 4% à 6%, elles ont géré efficacement leur trésorerie. Jouer sur les délais de paiement leur a permis de limiter leur besoin en fonds de roulement. Ainsi, la plupart des groupes affichent de saines performances, le champion sur le plan de la trésorerie étant Capgemini. Malgré une chute de plus de 60% de son bénéfice net en 2009 et une baisse de son chiffre d'affaires de 3,9%, le premier groupe européen de services informatiques est parvenu à enregistrer une trésorerie nette de plus de 1 milliard d'euros. Après avoir remboursé 169 millions d'euros, Atos Origin n'affiche plus qu'une dette nette de 135 millions. Grâce aux restructurations, les SSII ont également restreint leurs coûts. Ces sociétés préparent aussi l'avenir en proposant de nouvelles offres à leurs clients.

Perspectives et enjeux. La situation est délicate pour 2010 car les dépenses des entreprises ne devraient pas vraiment redémarrer. C'est ce qui ressort d'un sondage mené pour le compte de l'institut Gartner, auprès de 1.600 responsables informatiques d'entreprises à travers le monde, et selon lequel l'anticipation des budgets informatiques est quasiment inchangée en 2010 par rapport à 2009. Pourtant en France, le Syntec Informatique, qui regroupe SSII et éditeurs de logiciels, parie sur un retour progressif à la croissance en 2010, alors que 2009 avait été marquée par la réduction des budgets informatiques des entreprises. C'est une bonne nouvelle pour les SSII, qui pâtissent de coûts fixes élevés (liés aux charges de personnels). Néanmoins ces sociétés sont prudentes dans leur développement et n'anticipent pas de grosses acquisitions cette année. Elles misent plutôt sur la mise en place d'une offre interne innovante pour accélérer leur croissance. Ainsi Capgemini ou encore Atos Origin mettent en avant leurs innovations, par exemple dans le domaine de réduction de la consommation d'énergie ou encore de l'adaptation de capacités à la demande.

Pour comprendre. Les sociétés de services et d'ingénierie informatique, ou SSII, proposent aux entreprises des prestations intellectuelles dans deux domaines: l'informatique de gestion et l'informatique de haute technologie. Le marché français est composé de nombreuses PME (de plus en plus souvent sous-traitantes des plus grandes) et de quelques grands groupes. Selon l'European Information Technology Observatory (EITO), la France est le troisième marché européen derrière l'Allemagne et le Royaume-Uni.