La menace terroriste, l'insécurité énergétique ou les cas de cyber-attaques posent des défis sécuritaires croissants aux États membres. La politique étrangère et de sécurité commune est-elle aussi efficace qu'elle le devrait ? Dans un projet de résolution débattu en plénière ce mercredi 15 mars, les députés estiment que les États membres pourraient facilement améliorer leurs capacités de défense s'ils mettaient mieux en commun leurs ressources et coordonnaient leurs initiatives.


D'après un sondage Eurobaromètre réalisé en avril 2016, 66 % des Européens souhaitent une intervention accrue de l'Union européenne en matière de sécurité et de défense. Ils étaient même 72 % en France contre 63 % en Belgique et 62 % au Luxembourg.

Le rapport débattu à Strasbourg hier se penche sur les possibilités offertes par le traité de Lisbonne en matière de sécurité et de défense. Il fera l'objet d'un vote en plénière ce jeudi 16 mars.

« Nous ne demandons pas une militarisation de l'Union européenne », explique Michael Gahler, député démocrate-chrétien allemand et co-rapporteur du projet de résolution.

Pour Esteban González Pons, député démocrate-chrétien espagnol également en charge du dossier, « une plus grande intégration en matière de défense aurait des avantages opérationnels ». Ainsi, « les États membres pourraient lancer des projets qu'ils n'auraient pas été capables de mener seuls ».

La question des dépenses

Les budgets consacrés à la défense dans les États membres connaissent pour la plupart une baisse depuis le début de la crise économique. Quatorze pays ont néanmoins augmenté leurs dépenses en part du PIB depuis 2014. Le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne représentent à eux seuls 60 % des ressources à l'échelle européenne.

Dans une résolution adoptée en novembre dernier, les députés ont invité les États membres à consacrer 2 % de leurs budgets à la défense.

À titre de comparaison, le budget de la défense des États-Unis représente deux fois le montant des dépenses totales de l'Union européenne. Il est le plus élevé au monde.

Consacrer plus d'argent à la défense ne signifie pas forcément plus de sécurité. Dans un rapport adopté en mars 2016, les députés soulignent qu'il est également important d'investir dans d'autres aspects tels que la coopération au développement pour stabiliser le voisinage de l'Europe.

Mise en commun des ressources et meilleure coordination

Les pays européens privilégient traditionnellement les fabricants et fournisseurs d'armes nationaux, ce qui explique pourquoi le marché de la défense en Europe est aussi fragmenté. Ainsi, 154 systèmes d'armes différents sont actuellement utilisés par les soldats européens, contre un système unique outre-Atlantique.

De plus, les États membres achètent leurs ressources à un prix plus élevé face à un manque d'économie d'échelle. Selon certaines estimations, l'Union européenne pourrait économiser jusqu'à 30 % si les achats étaient mis en commun et que l'argent serait à son tour investi dans la recherche et le développement.

La Sté Union européenne a publié ce contenu, le 16 mars 2017, et est seule responsable des informations qui y sont renfermées.
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