PARIS, 21 janvier (Reuters) - Erkki Liikanen, Benoit Coeuré, François Villeroy de Galhau et Jens Weidmann ont une "longueur d'avance" pour succèder à Mario Draghi à la présidence de la Banque centrale européenne (BCE) lorsque son mandat prendra fin le 31 octobre, estime Bastien Drut, stratège chez CPR AM.

Mais "il existe des points négatifs pour chacune de ces quatre personnes", indique-t-il dans une note publiée lundi.

Si Erkki Liikanen, Benoit Coeuré et Jens Weidmann disposent d'une expérience significative de banquier central, "c'est moins le cas de Villeroy de Galhau, qui ne dirige la Banque de France que depuis trois ans", note Bastien Drut.

L'inconvénient pour Erkki Liikanen, gouverneur de la Banque de Finlande jusqu'à cet été, serait son âge puisqu'il aurait 69 ans à sa prise de fonction s'il était choisi, ajoute le stratège.

De son côté, Benoit Coeuré fait déjà partie du directoire de la BCE or les mandats de huit ans sont théoriquement non-renouvelables et un aménagement ou un contournement des règles serait nécessaire pour le voir succéder à Draghi, indique aussi Bastien Drut.

"Désigner Jens Weidmann aurait l'inconvénient de faire monter le nombre d'Allemands au directoire à deux (avec Sabine Lautenschläger), ce qui serait vraisemblablement mal perçu dans les capitales du sud de l'Europe", observe le stratège, qui souligne aussi que ces quatre candidats sont tous des hommes.

Quel que soit le candidat retenu, le prochain président de la BCE devra montrer une adhésion aux politiques menées par la BCE et des qualités de communication "exceptionnelles", estime Bastien Drut.

Alors que la BCE débute à peine le resserrement de sa politique monétaire, l'exemple de la Réserve fédérale montre que le début du cycle de remontée des taux après de longues années de politique monétaire non-conventionnelle peut être très difficile, indique le stratège.

"Une parfaite compréhension des mécanismes économiques et financiers et une certaine minutie seront donc nécessaires. Il est important que le futur président de la BCE incarne cette souplesse et ne soit pas dépassé par des questions idéologiques", fait valoir Bastien Drut.

Outre le départ de Mario Draghi, plusieurs responsables de la BCE sont appelés à quitter l'institution en 2019: le mandat de l'économiste en chef et membre du directoire Peter Praet prendra fin le 31 mai et celui de Benoit Coeuré le 31 décembre.

(Blandine Hénault, édité par Wilfrid Exbrayat)