Colm McDonagh, responsable de la dette émergente chez Insight Investment (groupe BNY Mellon IM), s'attend à ce que les obligations d'entreprises émergentes deviennent incontournables dans les cinq années à venir. Souvent considérés comme e parent pauvre (plus petit et moins liquide) de la dette souveraine émergente, et pas suffisamment attrayants pour dépasser le statut d’opportunité d’investissement tactique, ces actifs sont devenus plus compétitifs ces dernières années.

"Les arguments en faveur des obligations d'entreprises émergentes se sont renforcés de manière spectaculaire durant les quatre années passées, malgré un environnement macroéconomique compliqué. Tandis que les entreprises connaissent une certaine cyclicité, leurs indices représentatifs affichent une duration nettement inférieure à celle des emprunts d'État émergents, assortie d'une meilleure qualité de crédit. Ces caractéristiques sont en phase avec une consolidation de la classe d'actifs et, plus récemment, de la base mondiale des investisseurs", assure Colm McDonagh (BNY Mellon).

La classe d'actifs bénéficie également de la solidité des entreprises émettrices qui peuvent revendiquer des fondamentaux de crédit globalement robustes soutenus par des facteurs techniques solides et un contexte économique en amélioration.

Reste un inconnue : quel sera le comportement de la classe d'actifs en cas de normalisation des marchés obligataires dans les pays développés ? "Historiquement, une hausse des taux américains n'a pas systématiquement eu un impact négatif sur les entreprises émergentes, à condition d'être accompagnée d'une croissance américaine robuste, comme cela semble être le cas actuellement", rappelle le responsable de la dette émergente chez Insight Investment (groupe BNY Mellon IM).

Dans la pratique, un contexte de croissance plus dynamique se traduit généralement par un resserrement des spreads sur le segment high yield. "Néanmoins, nous demeurons tactiquement plus prudents qu'en début d'année, mais chercherons à accroître notre prise de risque quand la pérennité des perspectives de croissance et les signes de succès ou d'échec politique deviendront plus clairs au sein des marchés développés", indique Colm McDonagh.