par Julien Toyer

Lors de son audition au Parlement européen, qui précède le vote d'investiture du prochain exécutif européen le 26 janvier, l'ancien ministre des Affaires étrangères et de l'Agriculture a par ailleurs plaidé pour un nouvel élan et pour le renforcement du marché intérieur via des projets tels que la création d'un système de brevet européen.

"Aucun marché, aucun acteur, aucun produit, aucun territoire ne doit désormais échapper à une régulation pertinente et à une surveillance efficace", a-t-il déclaré.

"Il faut tourner la page d'une ère d'irresponsabilité. Remettre la transparence, la responsabilité, la morale au coeur du système financier", a-t-il dit.

Rappelant que sa feuille de route serait celle décidée lors de la réunion du G20 de Pittsburgh en septembre dernier, Michel Barnier a tenu à rassurer les milieux financiers anglo-saxons qui avaient frémi en décembre à l'annonce de sa nomination par José Manuel Barroso.

Une polémique avait même éclaté entre la France et la Grande-Bretagne après que Nicolas Sarkozy eut déclaré qu'il s'agissait de la victoire d'une approche "continentale" en matière de régulation.

"Notre économie a durablement besoin des marchés (...) Nous rendrons notre industrie financière plus compétitive avec de bonnes règles", a-t-il dit.

Il est aussi revenu sur la nécessité de mettre en place en Europe un nouveau cadre permettant, à l'avenir, de prévoir, prévenir et gérer les crises.

BREVET EUROPÉEN

Comme fin décembre, dans ses réponses au questionnaire préparatoire à son audition, Michel Barnier a dressé la liste des textes auxquels il s'attellera au cours des prochains mois: révision des règles en matière de fonds propres des banques (directive CRD 4), mesures d'application de la directive "Solvabilité II", révision de la directive MiFID ou mise en place d'un cadre pour l'échange des produits dérivés de gré à gré ("OTC").

Il a insisté sur sa volonté de s'attaquer aux questions liées aux sanctions et aux ventes à découvert.

En revanche, il est resté muet sur l'éventuelle présentation d'un rapport sur la mise en oeuvre de la recommandation sur la rémunération dans les services financiers ainsi que d'autres initiatives destinées à éliminer des pratiques de rémunération abusives, annoncées en décembre.

Devant les membres des commissions du Marché intérieur et des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen, celui qui a déjà été commissaire européen de 1999 à 2004 a proposé qu'une nouvelle impulsion soit donnée au marché intérieur européen, qui a été mis à mal par la crise économique et financière.

"Je vous propose que nous donnions ensemble un nouvel élan à ce marché Intérieur", a-t-il dit, citant notamment le renforcement des aspects liés à la consommation, à l'installation et au travail des citoyens dans un pays tiers ainsi qu'à la possibilité offerte aux entreprises de l'UE de profiter à plein d'un marché de 495 millions de consommateurs.

Il a enfin estimé qu'il ne serait pas possible de faire l'économie d'une réforme des règles en matière de droits d'auteur et qu'il s'attellerait rapidement à faire aboutir un brevet européen.