BRUXELLES, 4 décembre (Reuters) - L'Allemagne pourrait assouplir sa position sur la participation du secteur privé au sauvetage financier d'un pays si elle obtient gain de cause sur un contrôle beaucoup plus étroit des budgets nationaux, a-t-on appris dimanche auprès de quatre sources au fait des discussions entre Berlin et Paris sur une nouvelle architecture de la zone euro.

Selon ces sources, la participation du secteur privé ne disparaîtrait pas totalement du MES mais le langage utilisé serait aligné sur les principes et pratique du Fonds monétaire international, ce qui pourrait restaurer la confiance des investisseurs dans la zone euro et aider des pays comme l'Italie a traverser l'orage actuel.

La chancelière Angela Merkel se rend lundi à Paris pour y rencontrer Nicolas Sarkozy et tenter de s'accorder sur les grandes lignes d'une union budgétaire renforcée, dont cette question est l'un des éléments clés, à quatre jours d'un sommet européen jugé décisif pour la monnaie unique.

"Ils (Berlin et Paris, ndlr) discutent des CACs (clauses d'action collectives) et de la participation du secteur privé en tant que tel", a dit l'une des sources. "C'est l'un des éléments en considération. Nous nous attendons à ce que les Allemands bougent".

Trois autres sources ont confirmé que les autorités allemandes avaient indiqué au cours des échanges des derniers jours entre capitales être disposées à adoucir leur position si les Etats membres de l'UE acceptaient les propositions allemandes de contrôler les budgets nationaux de manière beaucoup plus étroite.

Au printemps, les Vingt-sept étaient tombés d'accords pour introduire dans le cadre du mécanisme européen de stabilité (MES), qui remplacera à partir du 1er juillet 2013 le Fonds européen de stabilité financière, des clauses permettant une implication graduelle des créanciers privés d'un pays si celui-ci venait à devoir être secouru.

Mais plusieurs sources de haut rang avaient indiqué la semaine dernière que ces principes, dont l'introduction de clauses d'action collectives (CACs) permettant de faciliter une restructuration financière en forçant les créanciers récalcitrants à se ranger au souhait de la majorité, étaient en cours de révision. (voir ) (Julien Toyer, Luke Baker, Paul Taylor et Andreas Rinke, édité par Benoît Van Overstraeten)