D'autres sanctions pourraient suivre, notamment la suspension de l'accès de la Russie au système de paiement mondial SWIFT. Ces mesures s'ajoutent aux sanctions déjà en place depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014.

Selon l'UE, les sanctions sont conçues pour "paralyser la capacité du Kremlin à financer la guerre, imposer des coûts économiques et politiques clairs à l'élite politique russe responsable de l'invasion et diminuer la base économique (de la Russie)".

Voici une liste des mesures imposées jusqu'à présent :

LISTES NOIRES

L'UE a inscrit sur sa liste noire des centaines de personnes supplémentaires, dont de nombreux membres du parlement russe qui ont voté en faveur de la reconnaissance des régions séparatistes de l'est de l'Ukraine. Leurs comptes bancaires dans l'UE sont désormais gelés et il leur est interdit de se rendre dans l'Union.

Les personnalités les plus en vue figurant sur la liste noire sont le président russe Vladimir Poutine et le ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov, bien qu'ils soient exemptés de l'interdiction de voyager. Cette mesure vise à permettre des négociations avec eux si l'occasion se présente.

Il n'en reste pas moins que M. Poutine est désormais l'un des trois seuls dirigeants mondiaux à figurer sur la liste noire de l'UE, avec le Syrien Bachar el-Assad et le Biélorusse Alexandre Loukachenko. La liste noire comprend actuellement 654 personnes et 52 entités au total.

SANCTIONS VISANT LA FINANCE ET L'ÉCONOMIE

Les sanctions visant l'économie russe ont pour but de réduire l'accès du pays aux marchés des capitaux de l'UE, d'augmenter le coût des emprunts pour les personnes sanctionnées et d'éroder progressivement sa base industrielle.

Elles comprennent le gel des avoirs et l'interdiction financière de trois grandes banques russes, l'ajout de nouvelles entreprises publiques à la liste des sanctions et l'interdiction pour les élites russes de déposer de l'argent dans les banques de l'UE.

Les sanctions interdisent également toute forme de prêt et d'achat de titres par les banques et le gouvernement russes, y compris la banque centrale russe.

Selon Ursula von der Leyen, chef de la Commission européenne, 70 % du système bancaire russe (en termes d'actifs), le gouvernement et les principales entreprises publiques ne pourront plus se refinancer sur les marchés de capitaux de l'UE.

SECTEUR DE L'ÉNERGIE

Les sanctions interdisent l'exportation de certaines technologies de raffinage, ce qui rendra plus difficile et plus coûteuse la modernisation des raffineries de pétrole de la Russie. Elles s'ajoutent à l'interdiction d'exporter des équipements pétroliers imposée en 2014. En 2019, la Russie a gagné 24 milliards d'euros grâce aux exportations de pétrole raffiné vers l'UE, selon l'Union.

SECTEUR DES TRANSPORTS

L'UE a interdit l'exportation, la vente, la fourniture ou le transfert de tous les aéronefs, pièces et équipements d'aéronefs vers la Russie, ainsi que tous les services liés à la réparation, à l'entretien et au financement des aéronefs.

Selon l'UE, les trois quarts de la flotte aérienne commerciale russe ont été construits dans l'UE, aux États-Unis et au Canada. Les sanctions signifient que "la Russie ne sera pas en mesure d'entretenir sa flotte selon les normes internationales", a déclaré l'UE.

BIENS À DOUBLE USAGE ET TECHNOLOGIES DE POINTE

L'UE a renforcé les sanctions existantes sur les biens pouvant être utilisés à des fins civiles et militaires, en ciblant le complexe militaro-industriel de la Russie et en limitant son accès aux technologies de pointe telles que les drones et les logiciels pour drones, les logiciels pour dispositifs de cryptage, les semi-conducteurs et l'électronique de pointe.

Ces mesures visent à réduire les capacités technologiques de la Russie au fil du temps.

VISAS DE DIPLOMATES

Les détenteurs russes de passeports diplomatiques ne bénéficieront plus de l'exemption de visa pour se rendre dans l'UE, et les fonctionnaires et hommes d'affaires russes ne bénéficieront plus de frais réduits pour l'obtention d'un visa. Cette mesure ne s'appliquera pas aux citoyens russes en général, qui conserveront les avantages dont ils bénéficient actuellement.

COMMERCE AVEC LES RÉGIONS SÉPARATISTES D'UKRAINE

L'UE a imposé une interdiction d'importation sur les marchandises provenant des régions séparatistes de l'est de l'Ukraine, sur les transactions avec les services touristiques de ces régions et sur les exportations de certains biens et technologies.