BRASILIA, 22 février (Reuters) - Le Sénat brésilien a confirmé mercredi le choix fait par le président Michel Temer, en la personne d'Alexandre Moraes, ministre sortant de la Justice, pour siéger à la Cour suprême.

Sa nomination suscite une polémique étant donné le nombre de ministres et de responsables du parti au pouvoir qui sont impliqués dans des affaires de corruption et ainsi susceptibles d'être jugés par la juridiction suprême.

Avocat de 49 ans, Alexandre Moraes, par ailleurs professeur de droit et ancien ministre de la Sécurité publique de l'Etat de São Paulo, a promis d'être "absolument impartial" lorsqu'il aura à juger des affaires de corruption impliquant ses anciens collègues du gouvernement ou le président Michel Temer lui-même.

Le choix d'Alexandre Moraes a été approuvé par 55 sénateurs contre 13.

Les sénateurs de la gauche brésilienne ont fustigé le choix de Moraes, estimant que par cette manoeuvre, le gouvernement du président Temer cherchait à se mettre à l'abri de l'opération "Lavo Jato" (Lavage express), vaste enquête sur des affaires de pots-de-vin qui menace d'éclabousser une grande part de la classe politique brésilienne.

Six membres du gouvernement de Temer ainsi que le président lui-même ont été cités dans l'emblématique affaire Petrobras, et nombre de ministres pourraient à terme être jugés devant la Cour suprême.

Alexandre Moraes occupera à la Cour suprême le siège laissé vacant par le juge Teori Zavascki, mort dans un accident d'avion en janvier. (Anthony Boadle; Eric Faye pour le service français)