par Anne Mimault et Thiam Ndiaga

OUAGADOUGOU, 25 janvier (Reuters) - Un millier de personnes se sont rassemblées mardi à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, pour manifester leur soutien au coup d'Etat de la veille contre le président Roch Kaboré, qui a conduit à la dissolution du gouvernement, la suspension de la Constitution et la fermeture des frontières.

L'armée du Burkina Faso a justifié lundi son putsch par la "dégradation continue" de la sécurité nationale.

Cette crise est une nouvelle secousse au Sahel, où les pays européens, en premier lieu la France, s'efforcent de lutter contre des groupes islamistes armés qui déstabilisent les pouvoirs en place.

La foule s'est rassemblée sur la place nationale de Ouagadougou pour jouer de la musique et danser.

Un journaliste de Reuters a vu un groupe brûler un drapeau français, signe d'une défiance croissante face au rôle militaire que l'ancienne puissance coloniale joue encore dans la région.

"La Cedeao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest-NDLR) ne se soucie pas de nous, et la communauté internationale ne veut que condamner", déclare Armel Ouedraogo, un manifestant.

Le sort de Roch Kaboré était inconnu mardi. Le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), mouvement des putschistes, a déclaré que le président était détenu dans un lieu sécurisé.

Les États-Unis, les Nations unies, la Cedeao et le G5 Sahel ont condamné le coup d'État.

Le président français Emmanuel Macron a déclaré que la situation semblait calme ces dernières heures et qu'il avait été informé que Roch Kaboré était "en bonne santé" et n'était pas menacé.

Le MPSR a déclaré qu'il proposerait un calendrier pour un retour à l'ordre constitutionnel "dans un délai raisonnable, après consultation des différentes composantes de la nation." (Avec la participation d'Ange Aboa à Abidjan et Elizabeth Pineau à Paris, rédigé par Cooper Inveen et Edward McAllister; version française Valentine Baldassari, édité par Sophie Louet)