par Katy Daigle, William James et Ben Makori

GLASGOW/PARIS (Reuters) - Des milliers de personnes ont manifesté samedi dans de grandes villes dans le monde et en particulier à Glasgow, où se tient depuis lundi la Conférence des Nations unies sur le climat (COP26), pour demander aux représentants des gouvernements mondiaux d'agir davantage contre le dérèglement climatique.

En Ecosse, bravant le froid et la pluie, des manifestants - pour la plupart des étudiants, des militants ou de simples citoyens soucieux de l'environnement - se sont rassemblés dans le parc Kelvingrove (à l'ouest), se donnant la main avant de converger vers la place George Square, dans le centre de Glasgow.

Arborant des drapeaux rouges et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Le capitalisme tue la planète", le groupe, muni pour certains de mégaphones, a accusé les entreprises d'être responsables de la crise climatique et a lancé des appels en faveur du socialisme.

D'autres manifestants ont mis l'accent sur la justice climatique et le sort des agriculteurs.

A quelques encablures du bâtiment où se tient la COP26 pour encore une semaine, les protestataires ont tiré la sonnette d'alarme sur les ravages provoqués par le réchauffement climatique sur les terres agricoles et la sécurité alimentaire.

A Paris, à l'image du rassemblement organisé sur le parvis de l'Hôtel ville, d'autres grandes agglomérations comme Sydney, Londres ou Melbourne ont vu des manifestants protester contre l'insuffisance des politiques menées par les gouvernements en matière de climat.

Yannick Jadot, candidat écologiste à l'élection présidentielle française, a profité de la manifestation parisienne, à laquelle il a participé pour déclarer sur Twitter: "Les écologistes mobilisé(e)s contre l'inaction climatique. Il reste un mandat pour agir. Face à l'urgence environnementale et sociale, l'écologie politique est le (seul) vote utile en 2022 !"

Après une semaine de discours et de promesses des différents gouvernements pour limiter la hausse de la température mondiale à 1,5°C par rapport à la période pré-industrielle, les activistes jugent les engagements pris insuffisants.

Présent à la COP26, l'acteur britannique Idris Elba, tout en reconnaissant n'avoir pas une légitimité particulière pour parler de l'environnement, a dit vouloir attirer l'attention sur la menace que pose le changement climatique sur la sécurité alimentaire mondiale.

La militante climatique, l'Ougandaise Vanessa Nakate, a imploré pour sa part le monde de mettre fin à l'utilisation des combustibles fossiles, principale cause de la hausse des températures dans le monde.

"Nous assistons à un effondrement des fermes et des moyens de subsistance à cause des inondations, des sécheresses et des invasions de criquets", a-t-elle déclaré. Selon les scientifiques, ces phénomènes sont exacerbés par le changement climatique.

"La crise climatique signifie la faim et la mort pour de nombreuses personnes dans mon pays et à travers l'Afrique", a-t-elle prévenu.

(Reportage Katy Daigle et Ben Makori; version française Claude Chendjou)