LONDRES, 17 septembre (Reuters) - Le gouvernement britannique prépare le terrain à des frappes aériennes contre l'Etat islamique en Irak aux côtés des Etats-Unis, mais il avance ses pions avec prudence pour éviter un nouveau refus embarrassant de la part des députés, a-t-on appris de sources proches de l'exécutif.

Accaparé au moins jusqu'à jeudi par le référendum sur l'indépendance en Ecosse, le Premier ministre conservateur David Cameron ne prendra aucune décision définitive avant qu'une coalition internationale soit effectivement formée autour des Etats-Unis, afin de ne pas paraître isolé, et que les autorités irakiennes et kurdes soient impliquées dans le projet.

"Parfois, on inflige un coup plus rude et un coup plus fatal à (l'Etat islamique) en réunissant bien tous les éléments avant d'agir", a dit le vice-Premier ministre Nick Clegg mercredi.

David Cameron est surtout soucieux de convaincre les députés, qui lui ont infligé un camouflet il y a tout juste un an en refusant des bombardements en Syrie.

D'après des parlementaires, des proches de David Cameron ont tâté le terrain à la Chambre des Communes et il en ressort qu'une majorité de députés voteraient pour des frappes contre l'EI si l'Irak le réclame et si cela s'inscrit dans un effort régional plus large.

"Ces deux dernières semaines, la température a été prise auprès de quasiment tous les parlementaires", a dit Nick de Bois, un élu conservateur, à Reuters.

Le gouvernement pourrait aussi s'appuyer sur l'émotion suscitée en Grande-Bretagne par la récente décapitation d'un travailleur humanitaire britannique aux mains de l'EI.

Un sondage YouGov publié mercredi montre que le soutien à une participation britannique à des frappes contre l'EI a augmenté de trois points en 11 jours, à 25%. (William James et Andrew Osborn; Bertrand Boucey pour le service français)