Ottawa (awp/afp) - La banque centrale du Canada a maintenu mercredi son taux directeur à 0,50% afin de soutenir une économie toujours ralentie par la chute des cours du pétrole, mais la croissance va se raffermir.

Cette décision, anticipée par le marché, a été annoncée avec "un ton mitigé", a estimé Omer Esiner, analyste de Commonwealth Foreign Exchange. D'un côté, le PIB pour 2016 a été revu à la hausse, mais de l'autre la banque souligne que sans le plan de relance du gouvernement, la situation "aurait été pire", observe-t-il.

Après une récession au premier semestre 2015, "les forces positives à l'oeuvre au sein de l'économie commencent à l'emporter sur les forces négatives", a observé l'institut monétaire dans un communiqué.

La Banque a revu à la hausse ses prévisions de croissance avec un taux de 1,7% cette année, contre 1,5% lors de la dernière estimation en janvier.

La révision à la hausse des prévisions de croissance pour 2016 s'explique par le plan de relance en mars avec le budget fédéral, "qui aura une incidence positive appréciable sur le PIB", grâce à d'ambitieuses dépenses d'infrastructures soutenues par près de 30 milliards de dollars canadiens de déficit pour l'exercice 2016/2017.

Au premier trimestre, le PIB a démontré "une vigueur inattendue" mais cela s'explique notamment par "des facteurs temporaires", a noté la Banque, avertissant que "ce mouvement devrait s'inverser au deuxième trimestre".

Cinquième producteur mondial de pétrole, lourdement handicapé par l'effondrement des cours depuis près de deux ans, le Canada traverse une période d'"ajustements structurels complexes" de son économie qui "brideront la croissance" pendant les trois prochaines années, avertit l'institut.

A noter, comme facteur négatif pour la croissance, la "réduction plus prononcée que prévu en janvier des investissements dans le secteur canadien de l'énergie".

Les exportations de produits autres que des matières premières devraient repartir à la hausse dans les prochains mois, tout en restant modestes en raison d'"une croissance plus lente de la demande étrangère et du niveau plus élevé du dollar canadien", souligne la Banque.

Cet "avertissement sur la devise canadienne pourrait estomper toute nouvelle hausse" de sa valeur, après avoir repris des couleurs ces derniers jours, étant donné qu'un dollar canadien plus fort "pourrait retarder le retour à des taux directeurs plus élevés", a remarqué Avery Shenfeld, économiste de CIBC.

Pour 2017, la Banque du Canada prévoit 2,3% de hausse du PIB, contre une précédente estimation de 2,5% en janvier. Moins optimiste, le FMI a prévu mardi une croissance pour le Canada de 1,5% cette année et 1,9% en 2017.

Sur le plan international, la Banque du Canada juge que la croissance de l'économie mondiale "devrait se raffermir graduellement et passer d'environ 3% en 2016 à 3,5% en 2017 et en 2018".

afp/rp