Ottawa (awp/afp) - La banque centrale du Canada a maintenu mercredi son taux directeur à 0,50%, en raison d'une croissance plus faible que prévu de l'économie canadienne, malgré le renforcement escompté de l'économie mondiale au deuxième semestre.

Cette annonce était attendue par le marché. "Le profil de la croissance au Canada est maintenant plus faible qu'escompté dans le rapport de la politique monétaire de juillet", a indiqué la banque en révisant à la baisse ses prévisions de croissance de l'économie canadienne pour 2016, 2017 et 2018.

"Cette situation est attribuable en grande partie à un ralentissement à court terme de l'activité de revente de logements" après un énième resserrement des règles d'emprunt par le gouvernement canadien "et à une trajectoire de croissance plus basse pour les exportations", a expliqué la Banque du Canada dans sa note justificative.

La situation économique du Canada n'est guère reluisante depuis l'effondrement des cours de l'or noir, il y a plus de deux ans, la banque centrale ayant dû abaisser en conséquence son taux directeur d'un quart de point en juillet 2015.

Sixième producteur mondial de pétrole, le pays a enregistré un recul de son produit intérieur brut de 1,6% en rythme annuel au deuxième trimestre 2016, à la suite du ralentissement de la production pétrolière en Alberta (ouest), en raison des incendies monstres et de la faiblesse continue des exportations.

La croissance des exportations devrait être plus lente que prévu jusqu'en 2018, estime la banque, en raison notamment de la faiblesse de la demande mondiale et d'une composition de la croissance de l'économie américaine "moins favorable" pour les livraisons canadiennes.

Néanmoins, la banque prévoit que l'économie canadienne croîtra "à un rythme supérieur à celui de la production potentielle à compter du deuxième semestre de 2016" en raison de conditions monétaires et financières "expansionnistes" et des mesures de relance budgétaires du gouvernement fédéral.

Elle a cependant révisé à la baisse ses prévisions de croissance, la progression du PIB étant ramenée à 1,1% pour 2016, contre 1,3% prévu mi-juillet. Pour 2017 et 2018, elle table maintenant sur une croissance de 2%, contre respectivement 2,2% et 2,1% il y a trois mois.

L'économie canadienne, note-t-elle, continue de s'ajuster au choc du pétrole et l'investissement dans ce secteur "semble sur le point de toucher le fond".

Ailleurs, l'économie "progresse solidement", surtout dans les services, pendant que les dépenses des ménages, de même que l'emploi, "poursuivent leur ascension" dans les régions non productrices de pétrole.

afp/rp