CHICAGO (awp/afp) - Les prix du maïs, du soja et surtout du blé ont monté cette semaine à Chicago du fait de doutes sur l'abondance des récoltes, instillés par trois facteurs: la qualité des cultures, la météo et les surfaces semées.

La flambée du cours du blé a été particulièrement spectaculaire, lui permettant de terminer la semaine au dessus des 5 dollars, ce qui ne lui était pas arrivé depuis un an.

"La semaine a commencé avec le rapport de l'USDA (le département américain de l'Agriculture) lundi sur les conditions des cultures qui sont ressorties moins bonnes que prévu" pour chacun des produits, a rapporté Bill Nelson de Doane Advisory.

La qualité des cultures de blé de printemps, déjà bien en dessous de sa moyenne des cinq dernières années à cette époque, est encore tombée d'un point de pourcentage par rapport à la semaine précédente. Seuls 40% des cultures sont désormais considérées comme bonnes à excellentes.

Le blé de printemps a notamment souffert d'un temps trop sec dans les Etats du centre-nord du pays, région productrice de ce type de céréale. Une sécheresse qui a aussi affecté les cultures du sud du Canada.

Résultat: "le blé de printemps (coté à Minneapolis) a flambé avec un mouvement du blé d'hiver (coté à Chicago) dans son sillage", a mis en avant Dewey Strickler de AG Watch dans une note.

Le blé de printemps ne représente qu'une faible part de la récolte totale mais il a la particularité de présenter un taux élevé en protéines ce qui démultiplie son impact sur les cours.

Toujours dans le rapport paru en début de semaine, 67% du maïs était considéré comme bon à excellent et 66% du soja. Dans les deux cas, ces chiffres étaient moins bons que prévu.

"Puis les indications sur les surfaces ont été moins élevées que ce que le marché attendait", a ajouté Bill Nelson.

Les agriculteurs américains n'ont jamais aussi peu semé de blé depuis que l'USDA a commencé à relever ces informations, en 1919, a estimé un rapport paru vendredi.

Une nouvelle fois, l'impact était particulièrement marqué sur le blé de printemps, a mis en avant Bill Nelson.

Les agriculteurs américains n'ont en revanche jamais semé autant de soja. Les surfaces qui lui sont consacrées ont augmenté de 7% par rapport à l'année précédente.

Mais le marché s'attendait à ce que cette progression soit encore plus marquée. Les cours ont donc encore progressé après cette annonce, entraînant dans leur sillage le maïs qui bénéficiait en revanche de chiffres en théorie défavorables aux prix.

Les surfaces dédiées au maïs baissent de 3% par rapport à l'an dernier mais c'est moins que ne l'anticipaient les analystes et cette céréale reste reine aux Etats-Unis.

Surtout, "pour l'instant, le temps est inoffensif dans la plupart du Midwest mais des températures plus élevées sont annoncées pour après le 4 juillet", a indiqué Dewey Strickler.

Le mois de juillet est celui durant lequel la météo a le plus d'influence sur les rendements de maïs et de soja et le Midwest est la région qui concentre la majeure partie de la production de ces céréales.

La semaine à venir sera amputée de la séance de mardi, la fête nationale américaine célébrant l'indépendance du pays ayant lieu le 4 juillet.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en septembre, le contrat le plus actif, a clôturé vendredi à 3,8100 dollars contre 3,6550 dollars en fin de semaine précédente (+4,24%).

Le boisseau de blé pour septembre, contrat le plus actif, a terminé à 5,2600 dollars contre 4,7350 dollars auparavant (+11,09%).

Le boisseau de soja pour novembre, là encore le plus échangé, coûtait 9,5475 dollars, contre 9,1100 dollars précédemment (+4,80%).

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