CHICAGO (awp/afp) - Les cours du maïs, du soja et du blé ont monté cette semaine à Chicago, profitant de la perspective d'une demande soutenue pour les produits agricoles américains, notamment après un rapport mensuel favorable du gouvernement.

"Le premier moteur de cette tendance à la hausse, c'est la demande", a estimé Bill Nelson, de Doane Advisory, précisant que c'était un rapport du ministère américain de l'Agriculture (USDA) qui avait porté cette tendance.

Dans son rapport mensuel "Wasde" sur l'offre et la demande, publié mercredi, l'USDA a "relevé ses prévisions d'exportations pour le maïs, le blé comme le soja", a-t-il expliqué, remarquant que le ministère avait aussi revu en hausse ses prévisions de cours pour les deux céréales.

Après quelques hésitations, les marchés agricoles ont finalement salué ce rapport, même si le ministère s'est montré moins engageant du côté de l'offre, en révisant en hausse ses prévisions de production pour le soja.

"Vu que l'on se dirige vers des rendements de soja sans précédent aux Etats-Unis et que l'on pourrait connaître une récolte sans précédent au Brésil, les fonds spéculatifs risquent d'avoir du mal à maintenir leurs positions" à la hausse, a prévenu dans une note Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors, remarquant aussi que l'offre américaine de maïs restait très élevée.

De fait, l'attention se porte de plus en plus vers l'Amérique du Sud, où les agriculteurs brésiliens commencent à semer le maïs et le soja, même si certains observateurs jugent prématuré de parier en baisse sur une offre élevée.

"Les marchés s'inquiètent de ce qui va se produire après ce qui s'est passé l'an dernier", à savoir une météo très défavorable pour la production sud-américaine, a rappelé M. Nelson.

Non seulement les prévisions immédiates laissent attendre un temps très varié, avec de la sécheresse dans certaines régions et un risque d'inondations dans d'autres, mais, à plus long terme, "les nouvelles prévisions mensuelles sur La Nina font état de risques plus important que ce phénomène se produise cette année", a-t-il rapporté

Pendant inversé du phénomène El Nino, La Nina se traduit notamment par d'importantes précipitations dans certaines régions du Brésil.

Quant au blé, les regards restent portés sur l'Europe où des pluies torrentielles sont annoncées dans le sud de la France au moment des moissons, après un été déjà catastrophique pour les cultivateurs.

Dans ce contexte "de pénurie de blé de qualité dans le monde, (...) le blé américain rencontre de plus en plus d'acheteurs", d'autant que ses cours restent très bas, a écrit Jack Scoville, de Price Futures Group.

Il estimait que cette situation laissait une bonne marge aux prix du blé américain pour rebondir encore, après être tombé fin août au plus bas depuis dix ans.

En tout état de cause, ce contexte favorable "a renforcé l'intérêt pour tous les produits agricoles malgré un renforcement du dollar", a noté M. Nelson.

La force du billet vert, qui profite de l'éventualité de plus en plus probable d'une hausse des taux par la Réserve fédérale (Fed) avant la fin de l'année, est susceptible de peser sur les exportations américaines.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus échangé, s'échangeait vendredi à 3,5750 dollars contre 3,3975 dollars en fin de semaine précédente.

Le boisseau de blé pour décembre, lui aussi le plus actif, s'échangeait à 4,2700 dollars, contre 3,9475 dollars auparavant.

Le boisseau de soja pour novembre, là encore le plus échangé, coûtait 9,6575 dollars contre 9,5675 dollars précédemment.

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