Pékin (awp/afp) - La hausse des prix à la production en Chine a été freinée en décembre, atteignant son plus bas niveau en deux ans, nouveau signe du ralentissement de l'activité dans un pays en proie à de fortes dissensions commerciales avec les États-Unis.

Les prix sortie d'usine ont augmenté de 0,9% seulement sur un an, contre +2,7% encore enregistrés en novembre, a annoncé jeudi le Bureau national des statistiques (BNS).

Sur l'ensemble de l'année, ils ont augmenté de 3,5%.

Cette progression de 0,9%, la plus faible en deux ans, est nettement inférieure aux prédictions des analystes.

Le ralentissement de la progression des prix sortie d'usine est le reflet d'une demande qui faiblit.

Également en décélération, l'indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 1,9% sur un an (contre 2,2% en novembre), son plus bas niveau en six mois.

La hausse pour toute l'année 2018 s'inscrit à 2,1%.

"La chute rapide de l'inflation, notamment des prix sortie d'usine, est une preuve supplémentaire que l'économie ralentit à un rythme inquiétant", a commenté Ting Lu, de Nomura International, en rappelant que l'activité manufacturière s'était contractée en décembre, avec un indice PMI officiel à 49,4, sous le seuil critique de 50.

Dans une note dimanche dernier, Goldman Sachs anticipait une décélération des deux indicateurs d'inflation et un indice des prix à la production inférieur à l'indice des prix à la consommation pour la première fois depuis deux ans. Les prix à la production pourraient évoluer vers le négatif "très prochainement", selon la même source.

"Cette désinflation se reflète déjà dans les statistiques sur les bénéfices industriels, qui sont entrés en territoire négatif", ajoutaient les analystes de la banque.

Pour Julian Evans-Pritchard, du cabinet Capital Economics, "la récente baisse des prix du pétrole a joué un rôle clé". "Mais il y a aussi eu plus largement une baisse des prix des intrants industriels et des biens de consommation finale, ce qui concorde avec d'autres preuves d'un refroidissement de la demande intérieure".

"Avec un indice des prix à la consommation bien inférieur à la limite supérieure de 3% fixée par la banque centrale, l'inflation ne constitue pas un obstacle à un nouvel assouplissement monétaire", note-t-il.

afp/jh