Ces fonds propres ont été presque entièrement absorbés par les pertes résultant de la restructuration de la dette et des provisions pour créances douteuses liées à la profonde récession qui sévit en Grèce.

En raison du caractère dilutif du plan, l'indice des valeurs bancaires grecques a perdu 14,4%, à comparer à une baisse de 0,6% de l'indice des bancaires de la zone euro. L'indice de la Bourse d'Athènes a reculé de 3,63%.

"Le projet de recapitalisation des banques grecques est bien loin d'apporter une solution de fond et de long terme", commente Peter Doherty, du fonds obligataire Tideway Investment Partners.

"L'amélioration des ratios de fonds propres est bienvenue mais reste très loin des niveaux requis pour faire face aux sérieuses difficultés auxquelles le pays est confronté."

La Grèce et ses bailleurs de fonds internationaux ont dégagé une partie des 130 milliards d'euros d'un deuxième programme de renflouement pour la consacrer à la recapitalisation des banques viables.

Les autorités grecques ont mis en place un fonds de recapitalisation bancaire, le Fonds hellénique de stabilité financière (FHSF), qui apportera l'essentiel des nouveaux capitaux et deviendra le premier actionnaire des banques, en achetant les actions et les obligations convertibles émises.

Le FHSF a déjà injecté 18,5 milliards d'euros dans le capital des quatre plus grands établissements de crédit du pays.

Les actions seront émises avec une décote de 50% par rapport au cours moyen des 50 derniers jours de Bourse avant l'émission, selon la décision prise lundi en conseil des ministres.

Le FHSF prendra la totalité des obligations convertibles, dites CoCos (contingent convertible bonds), émises par les banques. Celles-ci seront assorties d'un coupon annuel de 7%, avec une augmentation progressive du taux d'un demi-point de pourcentage par an. Elles seront converties en actions au bout de cinq ans, a précisé le gouvernement grec.

Si les CoCos ne sont pas rachetées par les banques au bout de cinq ans, elles seront converties en actions ordinaires et comptées dans le capital "core Tier 1".

Reuters avait annoncé fin octobre, de sources proches du dossier, les grandes lignes de ce plan de recapitalisation.

Par ailleurs, le quotidien allemand Die Welt a rapporté lundi que la Banque centrale européenne (BCE) avait accepté d'élargir la gamme des actifs que les banques grecques peuvent utiliser en garantie pour accéder à son programme de soutien exceptionnel à la liquidité (ELA).

Citant des sources proches de la banque centrale, Die Welt précise que cette décision ferait plus que compenser la réduction du montant maximal de bons du Trésor que les banques peuvent utiliser comme collatéraux.

L'augmentation des liquidités susceptibles d'être apportées aux banques helléniques leur permettrait d'acheter davantage d'obligations émises par Athènes et de contribuer ainsi à répondre aux besoins de financement du Trésor, poursuit le journal dans son édition de mardi.

George Georgiopoulos, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Angrand