LA HAVANE/BOGOTA, 4 octobre (Reuters) - Les discussions entre le gouvernement colombien et les rebelles marxistes des Farc ont repris mardi à La Havane après le rejet dimanche par référendum de l'accord de paix péniblement négocié pendant quatre années.

Appelés à se prononcer sur ce texte, les Colombiens ont rejeté à une courte majorité un compromis qu'ils considéraient comme trop clément pour les guérilleros marxistes en lutte contre le pouvoir central depuis plus d'un demi-siècle, une rébellion qui a fait près de 250.000 morts.

Le gouvernement colombien a annoncé que les négociateurs Humberto de la Calle et Sergio Jaramillo étaient de retour à La Havane pour reprendre les discussions avec leurs homologues rebelles des Farc et tenter de trouver un compromis acceptable.

La capitale cubaine est le lieux des pourparlers entre les deux camps depuis 2012.

Le processus de sauvetage de l'accord de paix risque d'être long et complexe et la ministre colombienne des Affaires étrangères Maria Angela Holguin a déclaré que la décision de rouvrir les discussions incombait aux rebelles.

Tous les Colombiens, y compris ceux qui ont voté contre l'accord de paix lors du référendum, sont favorables à un arrêt des hostilités. Pour l'instant, la trêve est respectée par les deux parties.

Les opposants à l'accord de paix, dont l'ancien président Alvaro Uribe, rejettent deux points : l'octroi de sièges pour des représentants des Farc au congrès et l'immunité pour les chefs de la rébellion.

Tout l'enjeu de cette renégociation est de savoir si les rebelles sont prêts à accepter des conditions moins favorables, en échange d'un assouplissement des exigences d'Uribe.

Ce dernier, qui a refusé pendant des années de rencontrer les négociateurs rebelles, s'est dit prêt maintenant à contribuer à une solution commune.

(Marc Frank et Helen Murphy; Pierre Sérisier pour le service français)