À Paris, le CAC 40 gagne en clôture 0,11% (6,42 points) à 6.039,03 points après un plus bas à 6.021,03. A Francfort, le Dax affiche un repli symbolique de 0,02% alors qu'à Londres, le FTSE 100 perd 0,43%, plombé entre autres par la chute de 8,89% de l'éditeur Pearson après un avertissement.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,14%, le FTSEurofirst 300 0,16% et le Stoxx 600 0,22%.

Ce dernier cédait 0,13% en début d'après-midi avant la publication de plusieurs indicateurs américains confortant le scénario d'une poursuite de la croissance aux Etats-Unis en dépit des incertitudes liées aux tensions commerciales et géopolitiques.

Les ventes au détail américaines ont en effet augmenté de 0,3% en décembre malgré la baisse du marché automobile, les inscriptions au chômage ont diminué la semaine dernière à 204.000 et l'indice d'activité manufacturière "Philly Fed" a rebondi bien plus qu'attendu à 17,0, son meilleur niveau depuis huit mois.

"La rafale de chiffres est positive, notamment celui du 'Philly Fed'", estime Greg Anderson, directeur de la stratégie devises de BMO Capital Markets à New York. "Elle réduit la probabilité d'une récession, qui était déjà faible."

Ces indicateurs ont ainsi apaisé au moins temporairement les doutes persistants d'une partie des investisseurs sur l'impact réel de l'accord commercial signé mercredi par les Etats-Unis et la Chine.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, la Bourse de New York était en nette hausse: l'indice Dow Jones gagnait 0,57%, le Standard & Poor's 500 0,51% et le Nasdaq Composite 0,5%, tous trois ayant inscrit des records dès le début des échanges.

Morgan Stanley prenait 7,45% tandis que les valeurs technologiques profitaient des perspectives solides du taïwanais TSMC, qui font espérer une reprise du secteur. L'indice du secteur des semi-conducteurs prenait 0,9%.

VALEURS

En Europe, la meilleure performance sectorielle du jour est pour le compartiment des services aux collectivités ("utilities") (+1,04%), grâce entre autres à la hausse de 2,11% de l'allemand RWE après l'annonce par Berlin d'un plan d'indemnisation d'environ 40 milliards d'euros pour les régions, les entreprises et les salariés touchés par l'abandon annoncé du lignite d'ici 2038.

A Paris, la plus forte hausse du CAC 40 est pour Kering (+1,77%), qui a profité de plusieurs commentaires d'analystes positifs.

A noter aussi, la progression de 1,24% d'Alstom malgré la réduction de ses prévisions de croissance et de rentabilité. JPMorgan a relevé son objectif de cours, jugeant les perspectives du secteur et du groupe toujours porteuses.

A la baisse, le secteur automobile a souffert des craintes de voir Donald Trump taxer les importations de voiture aux Etats-Unis. L'indice Stoxx du secteur a cédé 0,9%, Volkswagen 1,48%, BMW 1,41%, Renault 1,16% et Valeo 1,72%.

CHANGES

Les indicateurs américains du jour ont permis au dollar de regagner du terrain: orienté à la baisse en début de journée, l'"indice dollar", qui mesure ses fluctuations face à un panier de six autres monnaies de référence, avance de 0,1%.

L'euro est ainsi ramené autour de 1,1130 dollar contre plus de 1,1170 en début d'après-midi en Europe.

TAUX

Les statistiques américaines favorisent aussi une hausse marquée des rendements obligataires américains: celui des Treasuries à dix ans prend près de trois points de base à 1,8161%, effaçant ainsi ses pertes de mercredi.

La tendance est tout autre en Europe, où le rendement du Bund allemand a dix ans cédait plus d'un point en fin de séance à -0,221%.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est en nette hausse, les bons indicateurs américains étant venus s'ajouter aux espoirs de soutien à la demande chinoise liés à la signature de l'accord commercial de "phase 1".

Le Brent gagne 1,34 % à 64,86 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,71% à 58,80 dollars.

La tendance avait souffert en début de journée de la publication des nouvelles prévisions de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui table sur une production mondiale supérieure à la demande.

A SUIVRE VENDREDI:

La dernière séance de la semaine sera animée entre autres par les chiffres de la croissance chinoise au quatrième trimestre et les statistiques mensuelles des ventes au détail au Royaume-Uni.

(Marc Angrand, avec Karen Brettell à New York)