par Krista Hughes et Martin Howell

Lors d'une réunion à huis clos en marge du Forum, plusieurs dizaines de "gros bonnets" de la finance et de grands argentiers ont avancé quelque peu sur les questions des capitaux bancaires et du cadre juridique d'un renforcement de la régulation, ont indiqué des participants.

Les banquiers et représentants des instances de régulation n'ont toutefois pas abordé la question d'un prélèvement, sous forme d'assurance, au plan mondial, destiné à faire en sorte que ce soit les banques et non pas les contribuables qui paient pour les erreurs futures. Aucun accord ferme et définitif n'a non plus été trouvé sur les autres questions.

Mario Draghi, gouverneur de la Banque centrale d'Italie mais aussi président du Conseil de stabilité financière (FSB), a déclaré que les tenants d'une régulation de l'industrie financière planchaient actuellement sur l'idée d'une agence centrale qui serait chargée de gérer les faillites bancaires, et réfléchissaient à des idées concernant un contingent de capitaux pour les institutions financières jugées "too big to fail" - dont l'importance fait qu'elles ne doivent absolument pas faire banqueroute.

"UNE RÉCESSION POUR LES HUMAINS"

"Nous souhaitons disposer d'une autorité ou d'une agence qui ait le pouvoir, les fonds, le budget et la compétence pour gérer correctement une faillite", a dit Draghi à Reuters télévision.

D'autres participants se sont montrés sceptiques quant à un organisme transnational qui empièterait sur la souveraineté des différents pays.

Barney Frank, président de la commission finances à la Chambre des représentants, qui est chargé de piloter un projet de loi pour imposer des contrôles à Wall Street, a déclaré après cette réunion à huis clos: "Nul ne s'est levé pour dire 'ne nous imposez aucun contrôle'. Ils perdraient leur temps à le faire. Ils comprennent tous que le temps de la régulation arrive."

Larry Summers, principal conseiller de Barack Obama pour les questions économiques, et Dominique Strauss-Kahn, patron du FMI, ont tous deux estimé que la croissance revenait plus vite qu'on ne s'y attendait, mais qu'il importait de trouver un rééquilibrage entre pays exportateurs et pays importateurs.

Summers a souligné le prix fort payé par les chômeurs: "Ce à quoi nous assistons, aux Etats-Unis, c'est à une reprise sur le plan des statistiques, et à une récession pour les humains".

Pour Summers, les discussions à huis clos de samedi, "vigoureuses, constructives", ont permis d'élever le niveau de compréhension de la situation.

Version française Eric Faye