MARSEILLE, 27 août (Reuters) - La maire écologiste de Marseille, Michèle Rubirola, et la présidente Les Républicains de la métropole et du département des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, ont fait front commun jeudi pour appeler l'Etat à plus de concertation dans la gestion de la crise du coronavirus.

Depuis mercredi, le port du masque est obligatoire et les bars, restaurants et épiceries doivent fermer de 23 heures à six heures du matin dans l'ensemble du département, classé en zone rouge de circulation du virus comme Paris et 19 autres départements.

Selon les deux élues marseillaises, le gouvernement aurait un temps envisagé un reconfinement local à Marseille, Martine Vassal évoquant même "une épée de Damoclès au dessus de nos têtes qui serait catastrophique".

"Le gouvernement décide depuis Paris, alors que ces décisions ont besoin de concertation", a déclaré Michèle Rubirola, qui dit s’inquiéter des conséquences économiques et sociales de ces décisions.

En déplacement à Marseille, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a rejeté ces reproches.

"Aucune décision n’a été prise à Marseille sans avoir évidemment concerté et reconcerté avec l’ensemble des élus locaux, c’est ainsi que le Premier ministre souhaite que nous fonctionnons et il a raison", a déclaré Olivier Véran à l’issue d’une visite à l’Agence régionale de santé (ARS) et dans un laboratoire d’analyse.

"Je peux vous dire, et c’est factuel, que j’ai eu Mme Vassal au téléphone il y a quinze jours, que j’ai eu Mme Rubirola au téléphone il y a quinze jours, il y a une semaine et je vais la rencontrer encore tout à l’heure", a ajouté le ministre de la Santé.

Les deux élues marseillaises, qui s’étaient affrontées lors des dernières municipales, ont tenu leur conférence de presse commune dans les locaux de l’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) Méditerranée Infection en présence du professeur Didier Raoult, qui s'est dit optimiste, soulignant que le nombre de cas graves étaient désormais très bas, à Marseille en particulier.

"L’épidémie n’est pas un problème qui dépasse ce qui s’est produit dans le passé", a déclaré Didier Raoult, pour qui le taux de mortalité des patients hospitalisés depuis le 15 juin dans les Bouches-du-Rhône est de 8,1% contre 15,8% à Paris.

"Il faut répondre à cette situation avec calme et optimisme. Le pessimisme tue les patients", a estimé le professeur, que le ministre de la Santé a rencontré lors de sa visite dans les locaux de l'ARS. (Marc Leras, édité par Jean-Michel Bélot et Bertrand Boucey)