Zurich (awp) - Les entreprises helvétiques ont constaté en octobre une dégradation de la marche des affaires. L'industrie manufacturière notamment a commencé à présenter des signes d'affaiblissement, pénalisée par une faiblesse de la demande étrangère, selon un sondage réalisé par le centre d'études conjoncturelles KOF. Le bâtiment devrait cependant repartir de l'avant en 2023.

Les dirigeants de sociétés continuent toutefois en majorité à considérer leur situation "bonne", souligne vendredi l'entité de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ).

Les segments qui jusqu'ici profitaient de l'assouplissement du carcan sanitaire érigé pour lutter contre la pandémie de Covid-19 sont ceux qui ressentent le plus vivement le ralentissement, à savoir l'hôtellerie-restauration, ainsi que les services. La dégradation est cependant palpable dans presque tous les domaines économiques, de la finance et l'assurance au commerce de gros en passant par l'industrie manufacturière.

Le commerce de détail est moins sévèrement touché et la construction fait figure de rescapé avec une légère amélioration observée.

Reprise dans la construction d'infrastructures

La question du renchérissement aussi concerne presque l'ensemble des branches, avec un renforcement généralisé de la tendance à relever les prix. Les pénuries de matériaux et produits semi-finis par contre s'estompent quelque peu et le commerce de gros a vu ses projections s'amenuiser pour les délais de livraison.

La construction a, en revanche, assisté à l'émergence d'une pénurie d'un nouveau genre: le manque de bras.

Sur la base de données considérées encore comme expérimentales, le sondage du KOF laisse entrevoir dans l'ensemble une progression des salaires de 2,4% sur douze mois, contre encore 2,3% lors du dernier point de situation en juillet.

Les économistes de l'institut BAK Economics s'attendent cependant à ce que le secteur de la construction reparte de l'avant l'année prochaine. Après un recul des dépenses réelles dans le bâtiment de 2,1% attendu en 2022, la branche "devrait renouer avec une croissance légèrement positive au cours de l'année 2023", ont estimé les spécialistes bâlois dans une étude.

Ces derniers évoquent aussi des "effets de rattrapage résultant de projets de construction retardés ou reportés depuis le début de la pandémie de Covid-19".

En 2023, BAK Economics prévoit ainsi une augmentation de 0,7% des dépenses réelles dans le bâtiment, avec une activité soutenue dans les infrastructures et moins importante dans la construction de logements. Le secteur des bâtiments commerciaux doit par contre rester à la traîne.

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