PARIS, 6 juillet (Reuters) - Emmanuel Macron et Elisabeth Borne étaient tous deux en régions jeudi, dans les Pyrénées pour l'un et en Normandie pour l'autre, où ils ont évoqué les violences urbaines dont les "causes profondes" doivent être analysées, a dit le président.

Le chef de l'Etat s'est rendu à Pau (Pyrénées-Atlantiques) où il a rencontré son proche allié François Bayrou, maire de la ville et président du MoDem.

"Nous avons tous vécu un moment important dans la vie de la Nation, donc on va continuer de travailler", a dit le président, qui avait reçu mardi à l'Elysée 302 des quelque 500 maires touchés par les violences consécutives à la mort d'un jeune de 17 ans tué par un tir de policier le 27 juin à Nanterre (Hauts-de-Seine).

"La première réponse, c'est l'ordre, le calme, c'est la concorde, et ensuite c'est de travailler sur les causes profondes de ce qui est advenu", a poursuivi le chef de l'Etat.

Emmanuel Macron devait ensuite suivre la sixième étape du Tour de France cycliste entre Tarbes et Cauterets-Cambasque.

La Première ministre était pour sa part à Lisieux, cité du Calvados touchée par les émeutes qui ont donné lieu, dans tout le pays, à des pillages et des attaques de lieux symboliques de la République comme des mairies et des commissariats.

"On a besoin de comprendre, prendre le temps du diagnostic, se méfier des clichés", a déclaré Elisabeth Borne lors d'une réunion avec des élus locaux.

Invitée sur France 2, la députée Rassemblement national Marine Le Pen a dit voir dans les émeutes "l'expression d'une haine de la France, clairement, et de tout ce qui peut représenter l'Etat".

"On en a ras-le-bol de la déresponsabilisation, on en a ras-le-bol de la culture de l'excuse, on en a ras-le-bol de venir payer (...) pour ceux qui ne respectent pas la loi", a aussi déclaré la double finaliste de l'élection présidentielle.

Après de fortes tensions la semaine dernière qui ont donné lieu à plus de 1.300 interpellations dans la seule nuit de vendredi à samedi, la situation s'est calmée ces derniers jours. Le ministère de l'Intérieur a fait état de 20 interpellations dans la nuit de mercredi à jeudi à la suite de violences urbaines. (Reportage Elizabeth Pineau, avec Bertrand Boucey et Nicolas Delame, édité par Blandine Hénault)