LE CAIRE, 25 avril (Reuters) - Les forces de sécurité égyptiennes ont eu recours aux gaz lacrymogènes, lundi, pour disperser au Caire de petites manifestations contre le président Abdel Fattah al Sissi, ont rapporté des témoins.

A la mi-avril, plusieurs milliers d'Egyptiens, indignés par la décision du chef de l'Etat de restituer deux îles à l'Arabie saoudite, avaient protesté dans les rues du Caire et réclamé la démission du gouvernement, ce qui avait représenté la plus importante manifestation contre le pouvoir depuis l'arrivée de Sissi à la tête de l'Etat.

La restitution de Tiran et de Sanafir, deux îles stratégiques inhabitées du golfe d'Aqaba, dans la mer Rouge, a été annoncée ce mois-ci à l'occasion d'une visite en Egypte du roi Salman d'Arabie, premier bailleur de fonds du Caire.

Lundi, les forces de sécurité sont intervenues rapidement pour éviter que le scénario d'une grande manifestation ne se reproduise, bloquant les rues du Caire menant au point de rassemblement et dispersant à coups de gaz lacrymogènes un cortège de manifestants qui venait de s'ébranler dans le quartier de Dokki. Pendant ce temps-là, des hélicoptères survolaient certains quartiers du Caire.

Ces derniers jours, les forces de police ont arrêté plus de 90 personnes dans huit provinces, selon l'ONG Initiative égyptienne pour les droits de l'homme. Des groupes de jeunes gens ont été arrêtés dans des cafés, selon cette ONG.

Dimanche, le ministre de l'Intérieur, Magdi Abdel Ghaffar, a assuré qu'il n'y aurait aucune tolérance envers ceux qui "tentent de déstabiliser la sécurité nationale et s'en prennent à des installations publiques essentielles ou à des installations de la police".

Les manifestations de lundi coïncidaient avec un jour férié en l'honneur du retrait des forces israéliennes de la péninsule du Sinaï, en 1982. (Bureau du Caire; Eric Faye pour le service français)