Deinove annonce aujourd'hui le lancement de son introduction en Bourse sur le marché Alternext, après avoir obtenu hier le visa officiel de l'AMF.

A cette occasion, le spécialiste des bactéries déinocoques appliquées aux biocarburants et à la chimie verte, cherche à lever environ 12 millions d'euros de nouveau capital.

Un montant qui pourrait atteindre jusqu'à 15,8 millions d'euros, en cas d'exercice intégrale de la clause d'extension et de l'option de surallocation.

Dans le détail, cette offre publique et de placement global est ouverte à partir d'aujourd'hui et sera close le 20 avril prochain. Dans la foulée, interviendront la fixation du prix des actions et la première cotation (21 avril). Pour indication, Deinove indique tabler sur un prix compris entre 7,50 et 9,16 euros par titre.

Précisons enfin que les première négociations sur Alternext sont prévues pour le 27 avril.

Créée en 2006, Deinove cherche à exploiter les propriétés naturelles de bactéries apparues sur terre il y a plus de 3 milliards d'années, les déinocoques, pour élaborer des procédés industriels innovants.

Le premier axe de développement de Deinove est la mise au point de procédés de production industrielle de biocarburants écologiques et rentables, en rupture technologique par rapport à l'existant, fondés sur la digestion de la biomasse et la fermentation par les déinocoques. Ce premier axe est mené en collaboration avec Tereos, sucrier français numéro 2 européen de la betterave et société de rang mondial dans le bioéthanol.

Concrètement, l'objectif est de produire, d'ici 2014, du bioéthanol de manière industrielle à partir de céréales fourragères (blé), et de permettre la production d'éthanol ligno-cellulosique (ou éthanol de 2ème génération à partir des déchets de biomasse et de la filière bois) dans des installations industrielles existantes et sans investissements majeurs.

Tereos anticipe 20 à 30% de réduction des coûts par rapport aux procédés existants.

Par ailleurs, le marché des biocarburants représentait 38 milliards d'euros en 2009 et une croissance de 10% par an, rappelle Deinove, citant les chiffres de la ' reneweable fuels association '.

Un premier pilote industriel devrait être mise en place en 2013 chez Terreos, pour une commercialisation qui pourrait intervenir dès 2014.

Mais Deinove cherche également à exploiter ses déinocoques dans le domaine de la chimie verte (production de composés chimiques) et dans la pharmacie (production de nouveaux antibiotiques).

Au final, l'objectif de Deinove est de vendre des licences d'exploitation non exclusives, tout en conservant la propriété des procédés.

Lors de la conférence de presse, Philippe Pouletty, président du conseil d'administration, a expliqué que le brevet déposé en 2006 sur les bactéries déinocoques s'avère ' très large et très bloquant ', rendant impossible toute utilisation de ces dernières par ses concurrents, comme Metabolic Explorer. Et ce, ' à l'inverse des brevets dans le domaine de la santé, qui sont étroits et chevauchants '.

Concernant le montant des redevances qui seront négociés par Deinove, le dirigeant est resté évasif. Tout juste, a t-il indiqué qu'elle représente une commission de 8 à 14% des ventes.

Pouletty a également souligné que ses bactéries déinocoques étaient d'origine 100% naturelle. Aucun marché ne leur seraient donc fermées, à l'inverse des organisme génétiquement modifiés (OGM), notamment en Europe et au Brésil.

Enfin, il a tenu à mettre en avant la robustesse de ces bactéries capables de ' ressusciter ' et de survivre aux à-coups inhérents à la production industrielle.

Rappelons enfin, que Deinove présente une perte cumulée de 2,1 millions d'euros depuis sa création, fin 2006.

Copyright (c) 2010 CercleFinance.com. Tous droits réservés.