TRIPOLI (Reuters) - L'émissaire de l'ONU pour la Libye, Abdoulaye Bathily, a déclaré samedi que si une feuille de route claire et des lois électorales étaient mises en place d'ici juin, des élections nationales pourraient être organisées d'ici la fin de l'année.

Le mois dernier, M. Bathily a annoncé une nouvelle initiative visant à sortir de l'impasse en créant un comité de pilotage chargé de permettre la tenue des élections, considérées comme essentielles à toute paix durable.

Samedi, il a déclaré lors d'une conférence de presse à Tripoli que les deux organes législatifs, la Chambre des représentants et le Haut Conseil de l'État, avaient accepté de former un comité conjoint de six membres chacun pour rédiger des lois électorales, ajoutant : "Il n'y a pas de raison pour qu'il y ait encore des élections" : "Il n'y a aucune raison de retarder davantage le processus.

Cependant, les deux chambres ont passé des années à négocier sur le système politique sans se rapprocher des élections qui les remplaceraient.

La Chambre des représentants a été élue en 2014, tandis que le Haut Conseil d'État a été formé dans le cadre d'un accord politique conclu en 2015 et issu d'un parlement élu en 2012.

Le gouvernement intérimaire libyen, mis en place début 2021 dans le cadre d'un plan de paix soutenu par l'ONU, n'était censé durer que jusqu'aux élections prévues en décembre de la même année, et sa légitimité est aujourd'hui également contestée.

"Les accords intérimaires successifs, les gouvernements de transition sans fin, les organes législatifs dont le mandat a expiré sont une source d'instabilité", a déclaré M. Bathily.

La Libye a connu peu de paix depuis qu'un soulèvement soutenu par l'OTAN en 2011 a chassé l'autocrate Mouammar Kadhafi. Depuis 2014, le contrôle politique est partagé entre les factions rivales de l'est et de l'ouest, le dernier grand conflit s'étant terminé en 2020.