Vendredi midi sur le marché des devises, la monnaie unique européenne était bien partie pour terminer la première semaine de l'année sur une petite hausse face à sa contrepartie américaine. Sous réserve, bien sûr, du rapport sur l'emploi américain attendu tout à l'heure. Ce midi, l'euro tenait la barre des 1,06 dollar à 1,0604 (inchangé), tout en grappillant 0,30% environ contre le sterling et le yen. Rien de changé face au franc suisse.

Sur une semaine marquée par de nombreuses statistiques favorables, notamment en Europe, la principale devise du Vieux Continent gagne 0,75% contre le dollar, et 0,54% face à la livre sterling.

Les cambistes ont modéré certains de leurs paris de décembre : certes, ils misent toujours sur une poursuite du relèvement de ses taux directeurs par la Fed. Selon l'indicateur FedWatch du CME, la probabilité implicite d'un nouveau “tour de vis” dépasse 50% (elle est de 62,2%) à partir du FOMC du 14 juin 2017, ce qui porterait les Fed Funds à de 0,50-0,75% à 0,75-1%. Puis fin décembre 2017, la probabilité d'un montée à 1-1,25% est de l'ordre des deux tiers.

Soit, mais en décembre, la lecture des “dot charts” (ces graphiques sur lesquels chaque membre votant du FOMC 'pointe' ses propres anticipations) de la Fed laissait plutôt augurer de trois relèvements en 2017. Pour l'heure, seuls deux sont 'pricés'. La probabilité voir les taux courts grimper à 1,25-1,50% en décembre n'est, à ce stade, que de l'ordre du tiers.

Les taux longs renvoient un message similaire : monté jusqu'à 2,60% le 15 décembre, le rendement du T-Note fédéral à dix ans, le produit obligataire de référence aux Etats-Unis, est revenu trois semaines plus tard à 2,35%.

“A court terme, les investisseurs restent hypnotisés par Donald Trump et ses tweets”, commentent les analystes d'Aurel BGC. Après l'élection de Donald Trump, les marchés avaient pris en biais positif en pariant sur les baisses d'impôts massives promises par le candidat, et son plan d'investissement dans les infrastructures.

“Les mesures que va choisir de mettre en oeuvre le nouveau président américain pourraient avoir des retombées importantes en ce qui concerne l'évolution de l'inflation et, par ricochet, le rythme de remontée des taux par la banque centrale”, ajoute-t-on chez Saxo Banque.

Mais à mesure que le temps, les nominations et les tweets passent, et alors que l'administration Obama est toujours en place, les opérateurs réduisent leurs ambitions. “La tenue de la première vraie conférence de presse du 'président élu' la semaine prochaine, le 11 janvier, sera l'occasion pour ce dernier de tester un autre canal de communication. Ses déclarations seront très suivies, avant son investiture”, ajoute Aurel BGC.

A court terme, on suivra de près cet après-midi la publication du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis. Le consensus table sur la création de 178.000 postes non agricoles en décembre, comme tel était le cas en novembre. Proche du plein emploi, le taux de chômage remonterait légèrement, de 4,6 à 4,7%.

EG


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