Mardi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne semblait confirmer sa stabilisation au-dessus de 1,31 dollar. Parti de plus de 1,34 dollar la semaine dernière, l'euro a ensuite été pénalisé par l'annonce, par Ben Bernanke, d'un prochain revirement de la politique monétaire de la Fed. Après une série de séances de baisses, il s'est repris hier (+ 0,18%) et reste stable ce midi à 1,3124 dollar.

Face au yen, l'euro se tasse de 0,26% à 127,94, reste pratiquement stable contre le sterling (- 0,07% à 0,8495) et prend 0,17% contre le franc suisse à 1,2267.

'Les membres du FOMC (le comité de politique monétaire de la Fed, ndlr) sont clairement surpris par la violence de la réaction des marchés et tentent de rassurer les investisseurs et d'éviter une surréaction du marché obligataire', souligne Aurel BGC.

Depuis lors, les officiels de la Fed sont d'ailleurs nombreux à s'exprimer. Hier, c'était au tour de Richard Fisher (Fed de Dallas) et de Narayana Kocherlakota (Fed de Minneapolis) qui, rassurants, ont souligné que même réduits, les rachats d'actifs obligataires de la banque centrale américaine maintiendront une politique monétaire accommodante d'ici la fin de l'année. Une position qui tend à “adoucir” les conséquences de la fin des “QE”, qui devrait logiquement jouer pour le renforcement du dollar.

Les craintes quant aux conséquences obligataires de la nouvelle politique de la Fed sont cependant toujours palpables : les taux longs de l'emprunt d'Etat US à dix ans ont atteint 2,66% hier, même s'ils se détendent ce midi à 2,51%.

Par ricochet, les taux longs européens se sont également tendus. 'La pression reste de mise sur les marchés obligataires', ajoute Barclays Bourse, précisant que 'les pays les plus fragiles sont en première ligne lors de ces phénomènes de remontée des taux'. Ainsi, le 10 ans espagnol est repassé en hausse en ce début de semaine, franchissant le seuil des 5%, un niveau qu'il n'avait pas connu depuis le début du mois d'avril. L'Italie a également connu une petite flambée avec son taux à 10 ans qui ressortait à 4,80% hier matin.

'L'envolée des rendements met souligne les difficultés financières de la zone euro', commente-t-on ce matin chez Société Générale.

Un cambiste nord-européen souligne la condamnation en première instance de Silvio Berlusconi, ancien président du conseil italien et surtout patron d'un des principaux partis politique soutenant l'actuel gouvernement en place, dirigé par Enrico Letta. 'L'Italie risque de traverser de nouveau une crise gouvernementale, ce qui pourrait peser sur le cours relatif de l'euro', estime l'opérateur.

Cependant, un autre spécialiste note que l'indice CESI mesurant les (bonnes) surprises du côté des indicateurs économiques est cependant orienté à la hausse : 'il est globalement attendu que les indicateurs de tendances macroéconomiques de la zone euro continuent de s'améliorer. C'est l'une des raisons pour laquelle l'euro se comporte relativement bien contre le dollar américain', précise-t-il.

Du côté de la BCE, Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE a insisté ce matin depuis Londres sur le fait que la politique monétaire de la banque centrale de Francfort resterait accommodante pendant longtemps encore.

Le président de la BCE, Mario Draghi, prononcera un discours depuis Berlin cet après-midi.

A 14h30, paraîtront aux Etats-Unis les commandes de biens durables pour mai, attendues en hausse de 3%. 'De fait, le nombre de commandes d'appareils enregistré par Boeing a fortement progressé sur le mois : 232 nouvelles commandes en mai, contre 51 en avril', indique Aurel BGC, prévenant que 'les commandes dans le secteur aéronautique restent très volatiles à court terme'.

A 16h00, seront dévoilées les ventes de logements neufs pour mai et la confiance des consommateurs du Conference Board pour juin, pour lesquelles le consensus table respectivement sur une progression à 460.000 et une baisse à 75,2.


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