La monnaie unique européenne ne parvenait pas à se reprendre de la chute enregistrée ces derniers jours sur le marché des changes contre le dollar. Quoi que la baisse soit symbolique (+ 0,03% ce midi à 1,2801 dollar l'euro), la devise européenne a perdu près de 1,2% de sa valeur en une semaine. Outre des statistiques décevantes, la devise est également pénalisée par la perspective du dénouement du scrutin présidentiel américain.

“L'euro a chuté à un plus bas en près de huit semaines face au dollar américain en prévision du vote parlementaire en Grèce qui décidera de l'avenir du pays dans la zone euro. Notons que les évènements en Grèce et en Espagne ont été les facteurs moteurs du repli de la monnaie unique”, rappellent ce matin les analystes du courtier européen RTFX.

La tendance n'est pas plus prononcée contre le yen (- 0,09% à 102,56 yens l'euro), le styerling (- 0,07% à 0,8002) ni le franc suisse (- 0,02% à 1,2070).

Saxo Banque donne davantage de détails : “d'une part la Grèce n'a toujours pas trouvé d'accord avec ses créanciers, à savoir la Banque centrale européenne, le Fonds monétaire international et l'Union européenne. Des discussions sont en cours au sujet d'un nouveau plan d'économies du pays dont la mise en application conditionne le versement d'une nouvelles tranche d'aide de 31,2 milliards d'euros. La Grèce serait à cours d'argent ; cette aide financière est primordiale pour les finances du pays”.

Et Saxo de poursuivre : “d'autre part, l'Espagne n'a toujours pas sollicité une aide financière alors que la situation de la quatrième économie de la Zone euro se dégrade. Le pays compte 128.200 personnes de plus au chômage au mois de novembre ; ce chiffre a été publié hier, le consensus était prévu à 90 300 et le mois précédent s'élevait à 79.600. Aujourd'hui le taux de chômage de l'Espagne dépasse la barre des 25% à 25,02%.

Chez NFinance, on ajoute que les spéculations sur l'issue de l'élection américaine soutiennent également le dollar. Il est encore bien difficile de dire qui, du sortant Barack Obama ou de Mitt Romney, l'emportera. En tout cas, le second des deux grands candidats en lice, qui bénéficie généralement de la faveur de Wall Street, a tenu jusqu'à présent un discours nettement plus dur en matière fiscale que son adversaire.

Et ce alors que la “falaise fiscale”, c'est-à-dire l'expiration des baisses d'impôts et de charges diverses décidées sous George W. Bush, interviendra en fin d'année. Le parlement US devra donc se prononcer de nouveau sur cette importante question budgétaire après le scrutin présidentiel.

“Le billet vert a également enregistré des gains, profitant des spéculations selon lesquelles le vainqueur de ces élections mettra en avant des mesures pour réduire le déficit du pays”, indique donc NFinance.

Une fois encore, il ne faut pas compter sur les statistiques pour redonner des couleurs à l'euro. Ainsi, l'indice PMI final Markit composite de la zone s'est replié replie de 46,1 en septembre à 45,7 en octobre, et s'inscrit très légèrement en dessous de son estimation flash (45,8).

'Les dernières données PMI composites finales affichent en octobre un niveau conforme à une baisse trimestrielle du PIB de l'ordre de 0,5% dans la zone euro', s'alarme Rob Dobson, senior economist à Markit.

En outre, les commandes à l'industrie allemande ont chuté de 3,3% en septembre 2012, d'après le Ministère Fédéral de l'Économie et des Technologies. Par comparaison, le consensus ne tablait que sur une baisse d'environ un demi-point de pourcentage.

Aucune statistique d'importance n'est attendue cet après-midi en provenance des Etats-Unis.


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