Cette séance marque un tournant sur le Forex, après des jours et des jours d'atermoiements : les cambistes pensent (tout comme les spécialistes des taux) tenir leur réponse sur la politique monétaire de la BCE.
Le 10ème hausse de taux du jour à 4,00% devrait être la dernière du cycle entamé il y a 14 mois.
L'Euro décroche de -0,75% (à 1,0650$) et participe grandement à l'appréciation du $-Index, en hausse de +0,55% à 105,35.
Le Dollar se raffermit également de 0,65% face à la Livre£ et de 0,35% face au Franc suisse; il ne gagne rien face au yen et s'effrite même de -0,05% alors que la devise japonaise gravite dans une zone (147,4) où la BOJ se réserve la possibilité d'intervenir à tout moment.

Pour en revenir au scénario d'un long statu quo sur les taux en Europe, la communication de la BCE a été très claire sur ce point : les taux actuels ont vocation à être maintenus (donc ils ne monteront plus, logiquement) jusqu'à ce que l'inflation se rapproche de l'objectif des 2% (lequel pourrait être atteint début 2026, c'est à dire dans 13 trimestre, ce qui risque de paraître long).
La Banque centrale européenne (BCE) a également profité de cette réunion pour mettre à jour ses prévisions pour 2023, 2024 et 2025... et il n'y a pas de 'bonnes surprises' puisque la croissance est revue à la baisse ces 2 prochaines années et l'inflation à la hausse en 2023 et 2024 à respectivement 5,6% (contre 5,3%) et 3,2% (contre +3%), mais à la baisse pour 2025, à 2,1%.
Christine Lagarde note que l'activité dans les 'services' (le coeur de l'activité en Europe) baisse sensiblement, que les banques prêtent moins facilement, que les entreprises sont moins demandeuses (baisse de -3% des volumes sur 1 an contre -2,2% à la fin du 1er semestre), que les prêts aux particuliers reculent (de -1,7% depuis le 1er janvier, de -0,8% sur juin/juillet/août).

Côté Dollar, un chiffre était très attendu aux Etats Unis : les ventes au détail aux Etats-Unis ont progressé de +0,6%, bien plus que les 0,2% attendus au mois d'août, selon des statistiques officielles publiées ce jeudi.

Le Département du Commerce signale que la hausse des carburants a compté pour une large part dans ces +0,6% du mois d'août.
Cet indice est calculé en volume d'argent dépensé... et il en fallait par exemple 7% de plus pour parcourir le même nombre de kilomètres: les ventes des stations-services ont grimpé de 5,2% du fait de la remontée des prix de l'essence et du diesel... car les américains ont un peu moins roulé (en Californie, le 'gallon' se paye entre 5,50 et 6$ contre 4$ en Louisiane).

Hors automobiles et carburants, les ventes au détail n'ont toutefois augmenté que de 0,2%.

Les prix à la production aux Etats-Unis ont progressé de +0,7% (au lieu de +0,2% attendu) du fait de la récente remontée des cours pétroliers (90,1$ sur le WTI, nouveau record annuel) a un impact défavorable sur les coûts de production.
Ceci pourrait pousser la Réserve fédérale à poursuivre sur la voie du resserrement monétaire à l'issue de sa réunion de la semaine prochaine.

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