Par Robin Bleeker

"La situation en Europe reste difficile et l'avenir plus incertain que jamais", a déclaré le directeur général du FMI lors d'un discours prononcé dans le cadre des Rendez-vous mondiaux de Genève.

Selon lui, les crises grecque et irlandaise soulignent la nécessité de mesures plus efficaces pour régler les crises économiques et financières.

"Le retard dans le renforcement de la supervision et dans la création de mécanismes efficaces de résolution des crises pourrait bien conduire à la prochaine crise", a-t-il déclaré.

"L'euro n'est pas le problème. L'euro doit être accompagné par une meilleure coordination au niveau régional", a-t-il a dit aux diplomates réunis au Palais des Nations à Genève.

Mardi, il avait critiqué la zone euro pour sa réponse désordonnée à la crise de la dette. "La zone euro doit fournir une solution complète à ce problème. L'approche fragmentaire, un pays après un autre, n'est pas la bonne," avait--il dit lors d'une visite en Grèce.

Dans son discours à Genève, il a demandé une plus forte régulation économique et financière en précisant que sans une surveillance convenable "le désastre pourrait arriver plus vite qu'attendu".

Dominique Strauss-Khan a rappelé qu'il était urgent et nécessaire de réformer les règles du secteur bancaire et que les autorités de la planète ne bougeaient pas suffisamment vite pour résoudre les problèmes.

"Il est important d'appliquer de nouvelles règles au secteur financier," a-t-il dit. "Nous avons besoin d'autorités de surveillance qui n'aient pas peur de dire non aux puissants intérêts économiques".

Il a également souligné que la plupart des pays étaient sortis de la crise financière. C'est notamment le cas de la plupart des économies asiatiques. L'Amérique latine et l'Afrique ne se portent pas trop mal.

"Il y a une forte croissance au Brésil, mais aussi au Chili, au Pérou et en Colombie. Les pays asiatiques sont sortis de la crise en moins d'une année", a-t-il dit.

"Aux États-Unis la situation est plus incertaine," a-t-il continué. "Nous ne sommes pas encore sortis de la crise mais il ne faut pas avoir une vue trop européenne."

Robin Bleeker, édité par Danielle Rouquié