Dans sa stratégie d'investissement pour le second semestre 2017, Edmond de Rothschild Asset Management met en avant la revanche des actions européennes. Le gestionnaire d’actifs fait remarquer que le Vieux Continent a résisté à la déferlante populiste et retrouve grâce aux yeux des investisseurs.

Bien que les élections italiennes et autrichiennes pourraient ponctuellement venir nourrir les doutes fin 2017 et début 2018, l'horizon lui apparaît particulièrement dégagé. Pour Edmond de Rothschild AM, le scrutin prévu en Allemagne ne présente aucun risque à ce stade, tandis que le couple franco-allemand semble déterminé à jouer à nouveau son rôle de moteur de l'Europe.

Le gestionnaire d'actifs souligne que la levée du risque politique intervient au moment où la reprise gagne en intensité, comme en atteste l'enquête IFO, à un plus haut historique en juin. Quant aux marges des entreprises, longtemps déprimées, elles ont commencé à se redresser et affichent encore un potentiel de progression. La dynamique de croissance bénéficiaire, inédite depuis 2010, accélère. En outre, les valorisations relatives des actions européennes sont attractives, au regard des actions américaines ou d'autres classes d'actifs, particulièrement obligataires ou certains actifs immobiliers.

Au sein des marchés européens, le gestionnaire d'actifs distingue les actions de moyennes capitalisations qui sont en pleine capacité de profiter du renouveau de la croissance européenne, à laquelle elles sont particulièrement sensibles.

La page des élections présidentielles et législatives refermée en France, les valeurs domestiques, handicapées jusque-là par le risque de remise en cause de la trajectoire d'amélioration en cours, se voient libérées de cette incertitude. "Ainsi, le secteur bancaire, la construction ou encore la grande distribution reviennent sur le devant de la scène", note Edmond de Rothschild AM.

Par ailleurs, les défis auxquels doivent faire face les entreprises les invitent à se transformer en profondeur en engageant des réflexions sur leur périmètre d'activité, leur taille critique ou encore leur capacité à imposer leur prix. Cet impératif de transformation se reflète dans la très nette accélération du M&A au premier semestre 2017. La France compte parmi les marchés les plus actifs après la levée du risque politique. En outre, les taux bas offrent des conditions attractives, tandis que la bonne tenue des marchés actions et la moindre volatilité permettent une certaine stabilité des valorisations.

En revanche, Edram sous-pondère les actions américaines, dont le potentiel d'amélioration des marges sur les mois qui viennent semble inexistant en l'absence d'une réforme fiscale d'ampleur par l'administration Trump à ce stade.