par Gilles Guillaume

Bouygues et Vinci - tous deux à la tête de groupements - étaient également sur les rangs pour mener à bien ce grand chantier qui porte notamment sur la construction de 182 kilomètres de lignes nouvelles entre le Mans et Rennes.

"Le coût, qui était le critère le plus important, a évidemment pesé dans le choix que nous avons fait au profit d'Eiffage", a expliqué lors d'une conférence de presse le président de RFF, Hubert de Mesnil. "Nous sommes satisfaits de trouver sur notre route, si je puis dire, une proposition qui est conforme à nos objectifs financiers."

Outre sa conformité à l'enveloppe de 3,4 milliards d'euros fixée pour le marché, l'offre d'Eiffage a également été retenue pour des questions de délais et sur des critères environnementaux.

"L'offre d'aujourd'hui est en ligne avec notre estimation d'hier, et il n'est pas si fréquent que, le temps passant, le résultat des courses après les consultations nous mette au même niveau que l'objectif initial plusieurs années avant", a poursuivi le président de RFF.

La ligne avait été déclarée d'utilité publique fin 2007 et la nature du contrat choisie fin 2008.

UN CHANTIER DU GRENELLE

L'objectif, à l'horizon automne 2016, est de permettre aux trains de rouler à 320 kilomètres/heure sur l'ensemble du trajet, de gagner 37 minutes entre Paris et Rennes et de ramener à moins d'une heure et demie la durée totale du parcours entre ces deux villes. Sur un Paris-Nantes, le gain de temps est estimé à huit minutes.

Initialement, l'entrée en service de la ligne était prévue pour 2014-2015, mais la crise financière a retardé le processus de décision.

Le contrat, d'une durée de 25 ans, est de type partenariat public-privé. Eiffage avancera le tiers de l'investissement et touchera en retour pendant 25 ans des loyers fixes de RFF, qui exploitera la ligne et encaissera les péages versés pour l'essentiel par la SNCF.

Au final, l'investissement sera pris en charge à 40% par le gestionnaire public du réseau, RFF, à 30% par l'État et à 30% par les collectivités locales.

Eiffage restera attributaire pressenti jusqu'à la signature du contrat, qui devrait intervenir d'ici la fin du premier semestre. Le contrat sera ensuite soumis au Conseil d'État, qui donnera un avis, puis validé par décret.

L'un des grands chantiers du Grenelle de l'environnement, la nouvelle ligne s'inscrit dans un projet ferroviaire plus vaste pour l'ouest de la France. A terme, l'ambition est de réduire à trois heures la durée d'un trajet Paris-Brest ou Paris-Quimper.

Vinci a décroché au printemps dernier auprès de RFF un autre grand chantier, celui de la LGV Tours-Bordeaux qui pèse 7,2 milliards d'euros.

Dans ce contrat de 50 ans, de type concession, c'est le groupe de BTP qui percevra lui-même sur l'exploitation de la ligne des péages qu'il déterminera.

Edité par Jean-Michel Bélot