Le 9 août 2014 - Naypyidaw, Birmanie

Sous réserve de modifications

Distingués collègues et amis, je suis très heureux d'être de nouveau avec vous.

J'en suis à ma quatrième Conférence postministérielle ANASE-Canada consécutive. Au cours de la dernière année, je peux dire avec confiance et fierté que nous avons fait davantage de progrès dans le resserrement de notre partenariat que durant toute autre année.

Ainsi, en ce début de séance, j'aimerais faire brièvement le point sur ce progrès, et exposer comment je vois nos prochaines étapes.

Le Canada est clairement un pays du Pacifique. Nous sommes profondément intégré à l'Asie-Pacifique sur les plans historique, géographique, démographique et économique.

De plus, nous approfondissons actuellement cette intégration sur le plan politique. Je ne dis pas seulement cela en tant que politicien tentant de plaire à son auditoire. Au Canada, nous avons une expression selon laquelle on « vote avec ses pieds », et c'est exactement ce que nous faisons en Asie du Sud-Est.

Je suis arrivé à Yangon [en Birmanie] hier, après deux semaines de rencontres partout dans la région. J'ai eu l'occasion de rencontrer le président élu Joko Widodo et bien sûr notre collègue Marty à Jakarta.

À Singapour, j'ai donné un exposé sur le soutien de la stabilité en Asie et j'ai évidemment rencontré notre estimé coprésident, le ministre [des Affaires étrangères et de la Justice de Singapour, Kasiviswanathan] Shanmugam. J'ai également eu la chance de visiter le jeune pays du Timor-Leste, qui, comme vous le savez, est désireux de se joindre à l'ANASE dans un proche avenir.

Le voyage fait fond sur de nombreux autres. En fait, lorsque j'ai fait une visite à Vientiane l'an dernier, j'ai eu le grand plaisir de devenir le premier des ministres canadiens à avoir visité chaque État membre de l'ANASE.

Mon ami et collègue Ed Fast, le ministre du Commerce international, pourra bientôt en dire autant, juste avant la rencontre Canada-ANASE des ministres responsables de l'économie.

Cette région intéresse tout autant le premier ministre Stephen Harper. En effet, en 2012, il a été le premier premier ministre du Canada à se rendre aux Philippines en plus d'une décennie. L'an dernier, il est allé en Malaisie, ce qui a fait de lui le premier chef de gouvernement du Canada à visiter Kuala Lumpur depuis des décennies. Il s'est ensuite rendu en Indonésie, pour le Sommet de l'APEC.

Il y a deux mois, le Canada a accueilli les ministres de l'ANASE responsables de l'économie à l'occasion d'une tournée de cinq jours visant à resserrer les liens de commerce et d'investissement : l'accueil d'une délégation de l'ANASE de si haut niveau était une autre première pour le Canada.

Nous avons rencontré vos dirigeants et nous avons pu constater l'impressionnant développement qui se fait dans la région. On n'a qu'à penser aux mesures que prend l'ANASE pour consolider la communauté de ses membres et renforcer son rôle pivot dans la région.

Pour moi, l'ANASE est une institution vitale dans la région et un vecteur important de notre soutien à cette région.

Ce qu'il faut surtout retenir, c'est que nous n'avons jamais été autant présents à vos côtés. Nous sommes là, nous sommes actifs et nous le demeurerons longtemps.

Mardi, j'ai eu l'honneur de rencontrer le secrétaire général [de l'ANASE, Le Luong] Minh au Secrétariat de l'ANASE, à Jakarta - une autre première pour un ministre canadien des Affaires étrangères. Je lui ai annoncé que le Canada établira une mission consacrée exclusivement à l'ANASE et dirigée par un nouvel ambassadeur.

Et pas plus tard qu'hier, j'ai eu l'honneur d'ouvrir, à Yangon, la plus récente mission diplomatique du Canada. Ça aussi, c'était une première pour le Canada : nous entretenons depuis longtemps des relations diplomatiques avec le pays qui assume actuellement la présidence de l'ANASE, mais nous n'y avions jamais eu de représentant permanent.

J'ai aussi le plaisir d'annoncer aujourd'hui que le gouvernement du Canada accroît son empreinte diplomatique en Asie du Sud-Est. Le Canada établira une présence diplomatique concrète au Cambodge et au Laos.

Grâce à ces nouvelles ressources, le Canada aura une présence diplomatique dans les 10 États membres de l'ANASE. C'est encore une première pour le Canada.

Nous nous engageons à ce que l'empreinte diplomatique accrue du Canada dans les États membres de l'ANASE se soit concrétisée d'ici un an. Mais ce dont je parle aujourd'hui, ce n'est pas des briques et du mortier dont seront faits les murs des édifices diplomatiques, mais bien de notre engagement à l'égard de la démocratie et de la prospérité des États membres de l'ANASE.

Nos rapports avec l'ANASE ont une importance stratégique tant pour nous que pour vous; le Canada étend son engagement à l'ensemble de nos intérêts communs.

Au cours des dernières années, nous avons cherché activement et concrètement à consolider notre partenariat. Les mesures que nous avons prises respectent les priorités de l'ANASE et y donnent suite en vue de l'établissement de la communauté des États membres de l'ANASE, en 2015.

Il y a deux ans, à Phnom Penh [au Cambodge], j'ai engagé le Canada à affecter 10 millions de dollars sur 3 ans aux initiatives de l'ANASE. J'ai donné suite à cet engagement à la dernière conférence postministérielle, à Brunéi, où j'ai présenté de nouveaux projets destinés à l'ANASE et à l'Asie du Sud-Est. En tout et pour tout, plus de 30 millions de dollars seront affectés à ces projets.

Le Canada sait respecter ses engagements.

En collaboration avec les États membres de l'ANASE et son Secrétariat, nous avons fait progresser des projets qui avaient été annoncés l'an dernier à Brunéi. J'en présenterai trois :

Un premier projet de 6,5 millions de dollars à l'appui des mesures visant à atténuer les menaces biologiques dans la région de l'ANASE, dont le financement s'est fait à la demande des ministres de la Santé des États membres de l'ANASE.

Le deuxième projet, auquel est consacré 3 millions de dollars, est axé sur l'amélioration des enquêtes de l'ANASE en matière de lutte contre le terrorisme et sur la collaboration internationale.

Le troisième projet concerne le renforcement des capacités en matière de réglementation financière dans la région de l'ANASE; 2 millions de dollars y sont consacrés.

Chers collègues, j'ai le plaisir d'annoncer que nous n'avons pas seulement respecté notre engagement, mais que, en fait, nous avons affecté plus de fonds que les 10 millions promis.

Notre collaboration rejoint les trois sphères d'activités chères à l'ANASE : la sphère politique et sécuritaire, la sphère économique et la sphère socioculturelle.

Aujourd'hui, je souhaite pousser cette collaboration encore plus loin en annonçant que des fonds additionnels de 14 millions de dollars permettront de mieux nous attaquer aux problèmes sécuritaires d'intérêt commun en Asie du Sud-Est et de rehausser le programme de connectivité de l'ANASE.

Nous allons nous employer à atténuer les menaces biologiques et nucléaires, à mettre des bâtons dans les roues des réseaux illicites tout en protégeant les échanges commerciaux légitimes, à combattre la traite des personnes, et à améliorer les outils de cybersécurité. Nous allons en outre, en collaboration avec nos partenaires de l'ANASE, nous attaquer au phénomène des « combattants étrangers » et à leur « radicalisation ». Entre autres choses, ces nouveaux programmes canadiens vont renforcer les capacités de gestion aux frontières, tout particulièrement dans quatre États de l'ANASE, à savoir le Cambodge, la Birmanie, le Laos et le Vietnam. Collectivement, ces projets vont constituer un excellent complément à ceux sur lesquels l'ANASE compte déjà pour rehausser la connectivité régionale, tant dans le domaine de la technologie de l'information que de la sécurité et de la libre circulation transfrontalière des personnes et des biens, que ce soit par la voie des airs, des mers ou des réseaux terrestres.

Toujours dans la sphère politique et sécuritaire, en plus des projets dont je viens de parler, le sous-ministre de la Défense nationale du Canada et celui de mon ministère se sont rendus à Singapour dernièrement à l'occasion du Dialogue du Shangri-La. Ils ont tous deux renouvelé l'engagement du Canada à contribuer aux initiatives de sécurité régionale de l'ANASE, y compris dans le cadre du Forum régional de l'ANASE, mais ils ont surtout rappelé que le Canada est vivement intéressé à devenir membre de l'ADMM+ [Réunion élargie des ministres de la Défense de l'ANASE].

Pour ce qui est de la sphère économique, le Canada a mis en route une gamme impressionnante de projets visant à renforcer notre collaboration en la matière. En voici quelques exemples :

  1. Le Conseil commercial Canada-ANASE [CCCA] tiendra son deuxième Forum des gens d'affaires Canada-ANASE en mars 2015;
  2. En collaboration avec le Réseau de l'ANASE sur la responsabilité sociale des entreprises et le gouvernement du Canada, le CCCA va aussi organiser un forum Canada-ANASE sur le sujet à Bali, en novembre 2014.
  3. Le Canada et Singapour organiseront conjointement un colloque Canada-ANASE sur l'énergie propre, qui aura lieu à Singapour en octobre.

Enfin, dans la sphère socioculturelle, j'ai le plaisir d'annoncer que, dès cette année, nous allons financer, par l'entremise de Grands Défis Canada, sept nouveaux projets dans le domaine de la santé parmi quatre pays membres de l'ANASE : le Cambodge, l'Indonésie, les Philippines et le Vietnam.

Le financement en question, qui totalisera 784 000 $, sera destiné à des projets scientifiques, techniques, sociaux et commerciaux innovateurs qui cherchent à résoudre les problèmes de santé les plus pressants de la région et de la planète. Depuis trois ans, grâce à Grands Défis Canada, nous avons investi 12,8 millions de dollars afin de soutenir 57 projets innovateurs, qui sont maintenant en cours et qui devraient très bientôt avoir des effets concrets sur la santé des habitants de la région de l'ANASE.

Le Canada a clairement dit comment il entrevoyait ses relations futures avec l'ANASE. Il entend demeurer présent dans les trois sphères d'activités chères à l'ANASE et contribuer à leur développement communautaire, en plus de miser sur l'essor exponentiel qu'a connu notre collaboration au cours des trois dernières années.

Pour concrétiser pleinement notre vision, le Canada et l'ANASE devraient multiplier les échanges de haut niveau entre eux ainsi qu'avec les voisins régionaux de l'ANASE. Voilà pourquoi le premier ministre du Canada a demandé en 2012 que le Canada soit invité à titre de membre au Sommet de l'Asie de l'Est. Les échanges entre dirigeants sont essentiels si on souhaite que le partenariat entre l'ANASE et le Canada atteigne son plein potentiel. Je communiquerai personnellement avec chacun de vous pour vous demander d'appuyer la demande d'adhésion du Canada au Sommet de l'Asie de l'Est.

Le Canada est un partenaire intéressé de l'ANASE depuis 37 ans. J'ose d'ailleurs espérer que tout le monde ici présent a remarqué que, depuis quelques années, l'intérêt soutenu, pratique et de haut niveau que nous portons à l'ANASE montre que nous sommes rendus un cran plus loin.

Nos relations ont été mutuellement profitables, personne ne dira le contraire. Mais j'irai plus loin en disant que c'est directement grâce à vos conseils et à votre engagement que notre collaboration a pris un nouveau tour depuis un certain temps.

Je suis convaincu que c'est loin d'être fini, et j'attends avec impatience de pouvoir amener notre partenariat à un niveau supérieur.

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