ISTANBUL, 8 septembre (Reuters) - Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé jeudi que son homologue russe Vladimir Poutine avait raison de se plaindre que les céréales exportées d'Ukraine dans le cadre d'un accord conclu sous l'égide des Nations unies et de la Turquie aillent vers des pays européens plutôt que vers les pays pauvres qui en ont le plus besoin.

L'accord conclu en juillet entre Moscou et Kyiv pour lever le blocus des ports ukrainiens de la mer Noire visait à éviter une crise alimentaire mondiale en garantissant le passage en toute sécurité des navires, ce qui leur a permis de transporter des dizaines de millions de tonnes de céréales.

L'accord devait aussi faciliter les exportations de céréales russes, qui ne sont pas la cible de sanctions occidentales mais ont fortement diminué depuis le début de la guerre.

"Le fait que les expéditions de céréales aillent vers des pays qui appliquent ces sanctions (contre Moscou) dérange Vladimir Poutine. Nous voulons également que des cargaisons de céréales partent de Russie", a déclaré le président turc lors d'une conférence de presse avec son homologue croate.

"Les céréales exportées dans le cadre de cet accord vont malheureusement vers des pays riches, pas vers des pays pauvres", a-t-il ajouté.

Des représentants des Nations unies et de la Russie se sont rencontrés mercredi à Genève pour discuter des récriminations de Moscou, qui affirme que les sanctions occidentales entravent ses exportations de céréales et d'engrais malgré l'accord conclu en juillet. (Reportage d'Ezgi Erkoyun, rédigé par Daren Butler; version française Alizée Degorce, édité par Tangi Salaün)