La Turquie et Israël commenceront bientôt à prendre des mesures conjointes en matière de forage énergétique, a déclaré jeudi le président Tayyip Erdogan, cité par les médias turcs, ajoutant que les deux pays exploiteraient également des réseaux énergétiques vers l'Europe via la Turquie.

M. Erdogan et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se sont rencontrés en personne pour la première fois mardi aux Nations unies, un événement marquant alors que les deux pays s'efforcent de rétablir des relations longtemps tendues par des différends sur les politiques à l'égard des Palestiniens.

S'adressant aux journalistes à l'issue de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, M. Erdogan a déclaré que lui et M. Netanyahu avaient convenu de se rendre mutuellement visite au cours de la période à venir et que la coopération énergétique s'intensifierait par la suite.

"Si Dieu le veut, nous franchirons cette étape sans trop tarder et nous commencerons les opérations de forage énergétique avec Israël. Nous commencerons également à exploiter des réseaux de transfert d'énergie vers l'Europe via la Turquie, et pas seulement vers la Turquie", a-t-il déclaré.

"Actuellement, le volume total de nos échanges est de 9,5 milliards de dollars. Nous avons convenu de porter ce volume commercial de 9,5 milliards de dollars à un minimum de 15 milliards de dollars au cours de la première phase", a-t-il déclaré.

M. Erdogan a ajouté que lui et M. Netanyahu avaient discuté de la mise en place d'un mécanisme entre leurs pays, y compris certains ministères, afin d'accroître la coopération dans les domaines de l'énergie, du tourisme et de la technologie.

Les liens entre les anciens alliés se sont distendus après que les forces israéliennes ont tué 10 Turcs lors d'un raid en 2010 sur un bateau de militants pro-palestiniens qui tentait de briser le blocus de la bande de Gaza, gouvernée par les islamistes du Hamas proscrits par l'Occident.

Ankara a expulsé l'ambassadeur d'Israël, une décision annulée en 2016 mais réitérée deux ans plus tard en raison du meurtre de dizaines de Palestiniens qui avaient pris part à des manifestations violentes à la frontière de Gaza. Israël, qui s'était plaint qu'Ankara accueille des dirigeants du Hamas, a réciproquement expulsé l'envoyé de la Turquie en 2018.

Une visite en Turquie du président israélien Isaac Herzog en mars 2022, suivie de visites des deux ministres des affaires étrangères, a contribué au dégel, mais une visite prévue de M. Netanyahu en juillet a été reportée en raison des problèmes de santé du premier ministre israélien.

En 2020, la Turquie a entamé une offensive de charme pour rétablir les liens avec ses rivaux, en s'ouvrant à l'Égypte, aux Émirats arabes unis, à l'Arabie saoudite et à Israël.