Le second tour des élections législatives françaises de dimanche pourrait déboucher sur un parlement sans majorité claire, selon les sondages, à moins que l'extrême droite ne remporte suffisamment de sièges pour former son premier gouvernement depuis la Seconde Guerre mondiale.

Voici quelques informations sur les élections et la suite des événements.

COMMENT SE DÉROULE LE VOTE ?

Au total, 577 circonscriptions électorales sont en jeu, une pour chaque siège à l'Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement.

Soixante-seize législateurs ont été élus au premier tour dimanche dernier - dont 39 représentant le Rassemblement national (RN) d'extrême droite et ses alliés - laissant 501 sièges à pourvoir au second tour.

Le scrutin de ce dimanche se termine à 18 heures (1600 GMT) dans les villes et les petites villes et à 20 heures (1800 GMT) dans les grandes villes. À 20 heures, les instituts de sondage publieront les premières projections nationales basées sur les premiers résultats partiels des bureaux de vote qui ont fermé plus tôt dans la journée. Ces résultats sont généralement fiables.

Le dépouillement est généralement rapide. Toutefois, si le résultat est serré - par exemple, le RN est à quelques sièges de la majorité absolue - le résultat final peut ne pas être connu avant les premières heures du lundi.

QUI GAGNERA ?

Le RN est arrivé en tête du premier tour avec un tiers des voix. Les sondages d'opinion prévoient qu'il remportera plus de sièges que tout autre parti, mais que sa marge de victoire se rétrécit et qu'il ne parviendra probablement pas à obtenir une majorité opérationnelle.

Le nouveau Front populaire de gauche et une alliance de partis centristes soutenant le président Emmanuel Macron ont retiré plus de 200 candidats du second tour afin de renforcer les chances du candidat anti-RN en tête dans leurs circonscriptions.

Historiquement, un champ plus fragmenté a favorisé l'extrême droite, et les tout derniers sondages - réalisés après le retrait des candidats - suggèrent que la stratégie fonctionne et que le scénario le plus probable est un parlement sans majorité, l'extrême droite n'obtenant pas la majorité absolue.

C'est le scénario le plus probable : un parlement sans majorité, où l'extrême droite n'obtiendrait pas la majorité absolue.

QUE FAUT-IL SURVEILLER ?

L'une des questions clés est de savoir si les électeurs soutiendront le candidat anti-RN de leur circonscription ou s'ils choisiront de s'abstenir ou de soutenir l'extrême droite malgré les recommandations contraires de leur candidat préféré.

Le RN et ses alliés devront remporter 289 sièges pour obtenir la majorité absolue et pouvoir mettre en œuvre leur programme anti-immigration et eurosceptique. Le parti a déclaré que son chef, Jordan Bardella, serait son candidat au poste de premier ministre.

Dans ce scénario, le premier ministre de Macron, Gabriel Attal, démissionnerait immédiatement. M. Macron nommerait un nouveau premier ministre qui serait alors chargé de former un gouvernement. M. Macron aurait le droit d'opposer son veto à une nomination s'il estime que la personne n'est pas apte à remplir cette fonction.

Le RN a nuancé sa position sur ce qu'il ferait s'il n'obtenait pas la majorité absolue. M. Bardella avait déclaré qu'il ne dirigerait pas un gouvernement minoritaire instable, mais Marine Le Pen, présidente du RN, a ouvert la porte à la possibilité de courtiser d'autres législateurs s'il ne lui manquait qu'un petit nombre de sièges.

QUE SE PASSERA-T-IL SI LE PARLEMENT N'A PAS DE MAJORITÉ ?

M. Attal a déclaré que les principaux partis de droite, de gauche et centristes pourraient former des alliances ad hoc pour voter des textes législatifs individuels au sein du nouveau parlement, plutôt que d'essayer de former un gouvernement de coalition.

À gauche, cependant, certains ont évoqué l'idée de former une coalition au pouvoir. Contrairement à l'Allemagne et à de nombreux autres pays européens, la France n'a jamais eu de gouvernement de large coalition dans son histoire politique moderne.

L'un ou l'autre scénario serait susceptible d'apporter de l'incertitude politique et de ralentir les réformes.

QUE SE PASSERA-T-IL SI AUCUN ACCORD N'EST CONCLU ?

Il est possible qu'aucun des trois groupes - l'extrême droite, l'alliance centriste de Macron ou la gauche - ne soit assez important pour gouverner seul, conclure un accord de coalition ou donner l'assurance qu'il peut diriger un gouvernement minoritaire viable.

Dans ce cas, la France risquerait la paralysie politique, avec peu ou pas de législation adoptée et un gouvernement intérimaire gérant les affaires courantes.

MACRON POURRAIT-IL DÉMISSIONNER ?

Macron a jusqu'à présent exclu cette possibilité, mais elle pourrait devenir plus attrayante pour lui si la paralysie politique l'emporte. Ni le parlement ni le gouvernement ne peuvent forcer un président à démissionner.

QUE NE SE PASSERA-T-IL PAS, QUEL QUE SOIT LE SCÉNARIO ?

La constitution stipule qu'il ne peut y avoir de nouvelles élections parlementaires avant un an, de sorte qu'un nouveau vote immédiat n'est pas envisageable.

Principaux partis* Candidats Candidats Candidats Candidats Candidats Candidats

élus en qualifiés qui le 2

le 1er pour le tour se sont retirés

tour 2e tour scrutin

Rassemblement national 39 486 3 483

et alliés

Nouveau Populaire 32 469 132 337

Front

Ensemble 2 337 83 254

Le 1 89 2 87

Les Républicains

* Le tableau n'inclut pas les candidats des petits partis.