Francfort/PARIS, 6 mai (Reuters) - Le mouvement En Marche! a annoncé avoir été victime d'une "opération de piratage massive" après la publication, vendredi soir sur internet, d'un grand nombre de documents et d'informations présentés comme émanant de l'organisation de campagne d'Emmanuel Macron pour l'élection présidentielle.

"Le mouvement En Marche ! a été victime d?une action de piratage massive et coordonnée donnant lieu ce soir à la diffusion sur les réseaux sociaux d?informations internes de nature diverse (mails, documents comptables, contrats?)", lit-on dans un communiqué.

"Ceux qui font circuler ces documents ajoutent à des documents authentiques nombre de faux documents afin de semer le doute et la désinformation", ajoute le communiqué qui dénonce "une opération (qui) relève manifestement de la déstabilisation démocratique" à un peu plus de vingt-quatre heures du second tour de la présidentielle.

Au total, quelque neuf gigabits de données ont été diffusées par un utilisateur du nom d'Emleaks sur Pastebin, un site de partage de documents qui autorise l'anonymat de ses contributeurs.

L'opération a été lancée juste avant la fin officielle de la campagne électorale, vendredi à minuit, heure à partir de laquelle plus aucune prise de parole politique n'est autorisée.

Selon En Marche !, "les fichiers qui circulent ont été obtenus il y a plusieurs semaines grâce au hacking de boîtes mail personnelles et professionnelles de plusieurs responsables du mouvement."

La campagne d'Emmanuel Macron, qui rappelle qu'elle a été visée pendant la campagne par des actions de piratage "de façon intense et répétée", estime que l?ambition des auteurs de cette fuite "est de toute évidence" de lui nuire.

"Il ne s?agit pas d?une simple opération de piratage mais bel et bien d?une tentative de déstabiliser l?élection présidentielle française", indique encore En Marche, qui entend prendre "toutes les initiatives nécessaires auprès des acteurs publics et privés pour faire la clarté sur cette opération inédite dans une campagne électorale française." (Yann Le Guernigou avec Eric Auchard à francfort)