(Actualisé avec porte-parole de Macron et Front national)

PARIS, 6 février (Reuters) - François Fillon a tenté lundi de relancer sa campagne en répondant aux "interrogations" nées des accusations de travaux présumés fictifs de son épouse et de deux de ses enfants.

Lors d'une conférence de presse, le candidat de la droite et du centre à l'élection présidentielle en France a présenté ses "excuses" aux Français tout en se montrant déterminé à rester dans la course. et

Voici les principales réactions à cette conférence de presse.

GEORGES FENECH, député LR, dans les couloirs de l'Assemblée :

"Nous sommes tributaires d'avancées judiciaires qui pourraient contrarier le discours et la campagne, c'est ça en fait le risque."

"Je suis sur un navire aujourd'hui avec l'ensemble de la famille politique des Républicains (...) mais c'est un bateau qui peut tanguer à un certain moment s'il y a des évolutions que nous ne maîtrisons pas."

"Aujourd'hui François Fillon a tranché, il a dit 'je serai candidat, il n'y a aucune autorité qui pourrait m'en dissuader' dont acte. Il prend cette responsabilité vis-à-vis de tous les Français, vis-à-vis du pays, donc il assume cette responsabilité. J'espère franchement que le 23 avril nous n'aurons pas tous la gueule de bois".

GÉRARD LONGUET, sénateur Les Républicains, à la presse :

"C'est aux Français de juger."

"Il a pris un coup sur la tête, sans doute a-t-il hésité. Il a compris et il en tire publiquement les leçons. Je trouve cela plutôt bien et plutôt rassurant".

ERIC CIOTTI, député Les Républicains, sur BFM TV :

François Fillon "a apporté des réponses précises, très précises, aux questions qui peuvent se poser, que les Français se posent et je crois qu'à cet égard il a eu raison. C'était utile, même indispensable."

"Aujourd'hui, il faut que tous ceux qui sont engagés dans la compétition présidentielle aient le même souci de transparence et d'exigence de vérité."

RENAUD MUSELIER, député européen LR, sur BFM TV :

"Est-ce qu'il va inverser la tendance ? Avec l'exercice qu'il vient de commettre aujourd'hui, je crois qu'il peut le faire. Il s'est fait violence, c'est sûr."

"Compte tenu des enjeux pour notre pays, maintenant on n'a plus le choix, on doit tous être avec lui et à fond avec François Fillon".

BENOÎT HAMON, candidat de la gauche à l'élection présidentielle, à la presse :

François Fillon "ne comprend pas bien qu'il y a une forme d'impunité, que même si tout ceci est légal et qu'on avait parfaitement le droit d'embaucher quelqu'un de sa famille, apparaît comme anormal pour les Français, parce qu'ils ne le feraient pas eux-mêmes".

"On ne peut pas demander des sacrifices aux gens et finalement soi-même donner le sentiment qu'on ne s'applique pas à soi la sévérité, l'austérité qu'on demande à tous les autres".

JEAN-CHRISTOPHE CAMBADÉLIS, Premier secrétaire du Parti socialiste, sur Twitter :

"François Fillon se fait victime pour lui et procureur pour la presse. Il reste candidat dont acte".

OLIVIER FAURE, président du groupe PS de l'Assemblée, dans les couloirs de l'Assemblée, à Reuters :

"Le message s'adressait ce soir essentiellement à la droite, aux parlementaires de droite qui ces jours derniers ont donné le sentiment qu'ils préféraient le plan B au plan A (...) Il prend en otage son camp et demande un chèque en blanc aux Français."

"Pour le reste est-ce légal de maintenir sa candidature à l'élection présidentielle comme l'a dit François Fillon ? Légal, ça l'est. Moral, à chacun d'en juger".

OLIVIER DARTIGOLLES, porte-parole du Parti communiste français, dans un communiqué.

"Sur le plan moral, il admet une 'erreur' mais refuse de rembourser. Bref, semblant toujours ne pas comprendre la nausée provoquée par cette nouvelle affaire politico-financière, il se comporte comme si tout cela n'était qu'un simple accroc, qu'une malheureuse erreur de conduite.

Mais aujourd'hui, le bolide Fillon du lendemain de la primaire est victime d'une grosse avarie technique. Comment demander efforts et sacrifices au pays avec une telle dette ?"

BENJAMIN GRIVEAUX Porte-parole du mouvement "En Marche" d'Emmanuel Macron, sur RTL :

"C'est très difficile de vous plaindre des conséquences des choix qui ont été les vôtres pendant près de 30 ans (...) Il donne un sentiment de déconnexion par rapport aux préoccupations des Français."

"Les jeunes qui travaillent dans mon équipe et qui ont dix ans de boîte, ils ne gagnent pas ce que gagnaient les enfants de François Fillon en étant assistants parlementaires. Donc il y a un niveau de déconnexion sur le pouvoir d'achat, sur les salaires, sur la vie de gens au quotidien qui est terrible..."

FLORIAN PHILIPPOT, vice-président du Front National, sur RTL :

"Il a repris toutes les informations qui étaient déjà parues, il les a confirmées mais avait-il vraiment le choix ? Je pense que le lien avec les Français est assez largement rompu mais ça, c'est sa responsabilité, c'est la responsabilité de son camp."

"La candidature de François Fillon me paraît assez cabossée, c'est-à-dire que c'est un candidat cabossé". (Elizabeth Pineau, avec Emile Picy, édité par Yves Clarisse)