par Gleb Bryanski et Gerard Wynn

Beaucoup de ces ministres, ont mis en cause les atermoiements des Etats-Unis.

Le ministre égyptien du Commerce, Rachid Mohamed Rachid, a déclaré qu'il n'était "pas sorti grand chose de cette réunion".

"Si nous n'avons pas la participation des Etats-Unis au niveau ministériel, ou même de l'ambassadeur, cela ne nous donne évidemment pas de signal positif", a-t-il dit.

La première économie mondiale n'avait dépêché qu'un ambassadeur adjoint qui n'était pas autorisé à s'exprimer.

"Nous avions d'autres représentants qui n'ont pu prendre la parole parce qu'ils n'étaient pas ministres. Ceux qui ne sont pas présents n'ont pas la parole", a observé lors d'une conférence de presse Doris Leuthard, présidente de la Confédération helvétique qui présidait la réunion.

Les dirigeants du G20 regroupant les principales économies se sont fixé comme objectif, en septembre dernier à Pittsburgh, de boucler en 2010 le cycle des négociations de Doha sur l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Rachid a déclaré qu'il y avait peu de chances d'atteindre cet objectif, ajoutant: "Nous ne sommes pas optimistes, nous sommes très inquiets."

De nombreux participants relèvent que la politique intérieure et l'impact de la crise financière et du taux élevé de chômage aux Etats-Unis et en Europe ont éloigné les perspectives d'un accord prochain.

LONGUE PRÉPARATION

Les discussions réunissant 153 pays ont buté en 2008 sur un différend entre les Etats-Unis, l'Inde et la Chine portant notamment sur la protection des agriculteurs dans les pays en développement, les subventions au coton et les services.

Le ministre brésilien du Commerce a proposé que les dirigeants du G20 s'impliquent, comme pour les discussions sur le climat de Copenhague, le mois dernier, en faisant certaines concessions clés afin de faciliter un accord.

Mais Pascal Lamy, directeur général de l'OMC, a déclaré à des journalistes que de tels engagements nécessiteraient une longue préparation.

Doris Leuthard a noté que les ministres convenaient que la force du système OMC avait sauvegardé le libre échange pendant la récession mais que, plus le monde tardait à se doter d'un nouvel accord, plus grand était le risque d'un repli protectionniste.

Le gouvernement américain réclame une ouverture plus grande des marchés des économies émergentes telles que la Chine, l'Inde et le Brésil afin qu'un nouvel accord présente de l'intérêt pour les entreprises américaines.

Le ministre australien du Commerce, Simon Crean, a vu des raisons d'espérer dans le fait que le discours sur l'état de l'Union prononcé mercredi par le président américain Barack Obama soulignait le lien entre le libre échange et les créations d'emplois.

"Regardez le discours du président Obama où il parle d'un objectif de doublement des exportations. Cela ne peut être fait que si le commerce est libéralisé", a-t-il dit.

Avec Ben Hirschler, version française Nicole Dupont