TOULOUSE, 22 novembre (Reuters) - Alain Juppé, qui a de nouveau mis en doute la crédibilité du programme économique de François Fillon, son adversaire pour l'investiture présidentielle à droite, a assuré mardi soir qu'il ne promettait pas "la Lune" mais qu'il ne transigerait pas sur ses réformes.

Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-François Copé, qui ont apporté leur soutien au maire de Bordeaux, étaient présents à ce premier meeting de l'entre-deux-tours, pour louer l'efficacité et les qualités de rassembleur de leur nouveau champion, distancé de 16 points par François Fillon au premier tour.

"Je sais qu'il prendra dès les premiers mois les décisions, par ordonnances, qui feront changer le pays et la deuxième, qu'il saura rétablir la sécurité dans ce pays, l'une de mes divergences avec François Fillon, qui ne veut pas augmenter les effectifs de police et de gendarmerie", a ainsi déclaré Jean-François Copé, en présence également de Jean-Pierre Raffarin.

Fait inédit, l'épouse d'Alain Juppé, Isabelle, l'a précédé à la tribune pour vanter notamment la "tolérance" du candidat, alors que François Fillon est attaqué pour ses positions présumées "rétrogrades".

"Alain, c'est un homme qui fait primer la raison sur l'émotion dans les moments graves, qui me rassure dans ce monde de plus en plus turbulent et dangereux. C'est quelqu'un qui sait faire preuve de fermeté mais aussi de tolérance", a-t-elle dit.

Le maire de Bordeaux a ensuite attaqué les propositions "irréalistes" de l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, dont il a moqué la "rupture" supposée : suppression de 500.000 postes de fonctionnaires en cinq ans, passage de 35 heures à 39 heures dans la fonction publique, hausse de la TVA.

"Je n'ai jamais promis la lune et je ne transigerai pas", a-t-il lancé en conclusion.

Un couple de militants estime que "le programme du maire de Bordeaux est plus souple que celui de François Fillon, qui mettra les Français dans la rue".

Ils craignent aussi que "si c'est François Fillon qui l'emporte, le centriste François Bayrou sera candidat". (Julie Rimbert, édité par Sophie Louet)