PARIS, 28 avril (Reuters) - Le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière (LFI) et le maire de Bagnolet Tony Di Martino (PS) ont demandé samedi à être reçus par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, alors que cette commune située à l'est de Paris est depuis plusieurs semaines le théâtre de violences sur fond de trafics de stupéfiants.

Les deux élus, qui font état de plusieurs blessés par balles et d'une dizaine de véhicules incendiés dans le quartier de la Capsulerie, un lieu de trafic connu des services de police, réclament des renforts policiers.

Ils souhaitent notamment que la commune soit dotée d'un commissariat "de plein exercice", c'est-à-dire ouvert 24 heures sur 24.

"Les habitants demandent plus de présence policière. Les habitants en ont marre, ils se sentent abandonnés et ils ne se sentent pas en sécurité", a déclaré samedi Tony Di Martino à la radio franceinfo.

"Il y a un problème de moyens, c'est ce que je souhaite porter auprès de Gérard Collomb. Donc, je lui demande audience (...) avec le maire de Bagnolet", a déclaré samedi Alexis Corbière sur la même antenne, en dénonçant une situation "pas acceptable".

Les deux élus ont été reçus vendredi par le préfet de Seine-Saint-Denis, qui leur a annoncé que "d'autres moyens seraient présents à partir de la semaine prochaine", en plus des CRS déployés depuis mercredi, a précisé Tony Di Martino.

"Mais la question qui reste posée c'est quid du long terme ? Pour le moment, on n'a pas de réponse", a-t-il ajouté.

Dans un communiqué diffusé samedi soir, la préfecture de police de Paris déclare que le préfet de Seine-Saint-Denis a confirmé lors de sa rencontre avec les deux élus "la mobilisation" des pouvoirs publics et "la volonté de maintenir dans la durée l'effort mené en matière de démantèlement des trafics".

Les "patrouilles seront multipliées, compte tenu des récents événements", est-il précisé dans ce communiqué, qui évoque huit affaires traitées depuis le début de l'année dans cette zone dans le cadre de la lutte contre les trafics de stupéfiants.

Le syndicat Alternative Police-CFDT a également appelé par voie de communiqué le ministre de l'Intérieur à prendre "une décision politique forte (...) sans tarder" pour éviter que ces violences ne s'étendent.

Au-delà de ces renforts policiers, le maire de Bagnolet réclame par ailleurs davantage de soutien des pouvoirs publics.

"On ne réclame pas l'aumône mais on a besoin de moyens pour nos écoles, pour nos associations, pour nos politiques culturelles, pour nos politiques publiques en général", a-t-il déclaré à franceinfo.

Cet appel fait écho aux pistes variées qui figurent dans le rapport sur les banlieues remis jeudi par Jean-Louis Borloo au Premier ministre Edouard Philippe, et dont Emmanuel Macron devrait s'inspirer pour annoncer en mai un plan pour les quartiers défavorisés. (Myriam Rivet, édité par Danielle Rouquié)