PARIS, 3 juin (Reuters) - Le débat sur le bien-fondé du Service national universel (SNU) est relancé en France par une tribune dans laquelle 15 organisations de jeunes se disent hostiles à ce dispositif souhaité par Emmanuel Macron.

Dans un texte publié dans le Journal du dimanche, 15 organisations, parmi lesquelles l'Union nationale des étudiants de France (Unef) et l'Union nationale lycéenne (UNL) déclarent : "Nous ne voulons pas d'un service national obligatoire".

Ils déplorent "le cadre obligatoire, rigide et contraignant que le projet semble faire émerger" et affirment que "la mixité sociale ne se décrète pas".

"La France ne doit pas mettre les jeunes face à une dette, mais les encourager dans leurs contributions futures", ajoutent les signataires.

Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a rappelé que les jeunes seraient consultés sur ce thème, qui répond selon lui à un "appétit d'engagement."

"Il va y avoir consultation de la jeunesse sur cela", a-t-il déclaré sur BFM TV. "Évitons la discorde sur un tel sujet qui peut être un très beau sujet d'unité nationale."

Invité du Grand Rendez-Vous Europe 1-Les Echos-CNEWS, le ministre des Relations avec le Parlement, Christophe Castaner, a rappelé pour sa part que le projet était toujours en "phase de discussion".

"L'engagement et la société de l'engagement c'est quelque chose de majeur. Nous devons transformer notre pays pour tous, mais il doit se transformer par tous. Et les jeunes ont aussi cette responsabilité-là", a estimé le délégué général de La République en marche.

Adopté mardi par le Sénat, le projet de loi de programmation militaire (LPM) pour 2019-2025 exclut le financement du Service national universel, dont les contours et le budget sont toujours à l'étude. (Elizabeth Pineau, édité par Pierre Sérisier)