PARIS, 3 juin (Reuters) - Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a jugé dimanche que l'offre d'alliance formulée par la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, en vue des élections européennes de mai 2019 n'était "pas à la hauteur des enjeux."

"Aujourd'hui, c'est 'non' à la cuisine politicienne", a dit sur France 3 le député de l'Essonne, plaidant pour l'élaboration d'un projet et des discussions plus larges, au delà du "seul tête-à-tête" avec la finaliste de l'élection présidentielle de 2017, qu'il avait soutenue au second tour.

Marine Le Pen a adressé jeudi une lettre ouverte à Nicolas Dupont-Aignan proposant de faire liste commune avec Debout la France et de rédiger à quatre mains une charte de transformation de l'Union européenne.

"Sa proposition n'est pas du tout, même si ça part peut-être d'une bonne intention, à la hauteur de l'enjeu historique qui est devant nous", a jugé Nicolas Dupont-Aignan.

Il a dit son intention d'envoyer "à la fin de l'été" un projet "à tous les responsables politiques qui "disent combattre M. Macron et l'abandon de la France", dont la présidente du Rassemblement national et le président du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez.

"A ce moment-là, j'espère qu'elle aura clarifié sa position, sur l'euro notamment. J'espère que M. Wauquiez aura clarifié sa position et je leur dirai 'unissons-nous tous ensemble, et beaucoup plus large que des petites cuisines'", a déclaré Nicolas Dupont-Aignan.

"Nous ne gagnerons demain que si nous sortons du seul tête-à-tête avec madame Le Pen", a-t-il aussi estimé.

Invitée du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, Marine Le Pen a réitéré sa proposition de ce qui serait "une liste d'alliance, pas une liste de ralliement."

"Si Nicolas Dupont-Aignan, malgré les discours sur le rassemblement qu'il fait en toutes circonstances (...), souhaite partir seul, eh bien nous rassemblerons quand même", a-t-elle ajouté en réponse à l'élu de l'Essonne.

L'eurodéputé Bernard Monot, qui fut l'un des stratèges économiques de Marine Le Pen, a annoncé jeudi son ralliement à Nicolas Dupont-Aignan, le mieux à même selon lui de coaliser les forces "eurocritiques" et "euroréformistes".

Dans un sondage Elabe pour BFM TV publié mercredi, le Front national est crédité de 19,5% des intentions de vote pour les européennes, Debout la France de 5,5%. La République en marche est en tête, avec 24% des intentions de vote. (Elizabeth Pineau, édité Pierre Sérisier)