PARIS, 1er avril (Reuters) - Assurance maladie et collectivités locales devraient participer à hauteur de 10 milliards respectivement aux 50 milliards d'euros d'économies que recherche le gouvernement français sur la période 2014-2017, a estimé mardi une source gouvernementale.

L'Etat devrait donc prendre à sa charge un effort de 20 milliards d'euros et le solde serait dégagé grâce à des économies sur des dépenses concernant des postes comme l'emploi, la famille ou encore la solidarité.

"C'est à peu près ça", a dit la source, qui a précisé que cette clé de répartition était encore approximative et restait soumise à de possibles ajustements en fonction d'arbitrages.

Les 50 milliards sont calculés par rapport à une croissance tendancielle des dépenses publiques, ce qui signifie que les dépenses - d'un montant de près de 1.180 milliards d'euros en 2013 - continueront globalement d'augmenter.

Ces économies devaient à l'origine être utilisées pour réduire les déficits publics et financer le crédit d'impôt compétitivité emploi (20 milliards d'euros en 2015) mais le gouvernement pourrait décider de modifier leur usage lorsqu'il détaillera son "pacte de responsabilité" dans quelques jours.

La baisse additionnelle de 10 milliards d'euros du coût du travail promise aux entreprises devrait en principe entraîner d'autres économies. Mais les responsables politiques interrogés ces dernières semaines n'évoquent plus que ces 50 milliards.

L'annonce par François Hollande lundi d'une baisse rapide des cotisations salariales et d'une baisse de l'imposition des ménages d'ici 2017 vient encore compliquer cette équation.

Les engagements budgétaires de la France devraient faire les frais de ce coup de pouce annoncé au lendemain de la lourde défaite de la gauche aux municipales et de l'incapacité du pays à réduire ses déficits aussi rapidement que prévu.

François Hollande a ouvert cette piste en assignant lundi au nouveau gouvernement la tâche de "convaincre l'Europe que cette contribution de la France à la compétitivité, à la croissance, doit être prise en compte dans le respect de nos engagements".

Faite le jour de la confirmation du dérapage du déficit public de 2013, à 4,3% du PIB, cette déclaration sonne comme l'annonce de la volonté de négocier un nouveau délai pour revenir sous la limite européenne de 3%, alors que la France déjà obtenu l'an dernier un délai de deux ans plus, à fin 2015, pour y parvenir.

La réponse de Bruxelles ne s'est pas faite attendre.

"La France est consciente de ses engagements, elle a déjà obtenu du temps et doit fournir davantage d'efforts", a répliqué mardi le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.

"Il est important que la France procède aux ajustements structurels nécessaires", a estimé de son côté Olli Rehn, le commissaire aux Affaires économiques et monétaires. ( )

France-Le retour de l'Europe bouc émissaire

La France peine à tenir la cadence sur les déficits (Service France avec Jean-Baptiste Vey, édité par Yann Le Guernigou)