* Forte hausse en catégorie A après le recul de juin
    * Nouveau record pour le cumul des catégories A, B et C
    * Vers un effet défavorable de la baisse des emplois aidés

 (Actualisé avec précisions supplémentaires, graphique)
    PARIS, 24 août (Reuters) - Le chômage est reparti en nette
hausse en juillet en France, repassant au-dessus du seuil de 3,5
millions d'inscrits à Pôle emploi en catégorie A pour la
première fois depuis le mois de mars, selon les chiffres publiés
jeudi par le ministère du Travail.
    Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A (sans aucune
activité) a enregistré le mois dernier sa plus forte hausse
mensuelle depuis le mois de mars et a progressé de 1,0%, soit
34.900 personnes supplémentaires. 
    Les effectifs dans cette catégorie ont ainsi atteint
3.518.100 inscrits, au plus haut depuis août 2016. 
    Cette évolution confirme la tendance suggérée par le Premier
ministre Edouard Philippe en début de matinée. 
    "Je ne suis pas sûr que les chiffres du chômage de juillet
soient exceptionnels", a-t-il prévenu sur BFM TV et RMC, tout en
précisant qu'il ne disposait pas de ces données.   
        
     
    En ajoutant les catégories B et C (personnes exerçant une
activité réduite), le nombre d'inscrits à Pôle emploi a
progressé de 1,1%, soit 58.800 personnes supplémentaires en un
mois, inscrivant un nouveau record à 5.621.400 (5.926.100 en
incluant les départements d'Outre-mer, en hausse de 1,0% sur un
mois).  
    La tendance est également à la hausse sur un an, avec une
légère progression (+0,1%) du nombre de demandeurs d'emploi de
catégorie A et une augmentation bien plus franche du total des
inscrits dans les catégories A, B et C (+3,1%). 
    
    EFFET DE BASCULE
    La progression du nombre d'inscrits dans ces trois
catégories s'inscrit en parallèle d'un recul marqué de la
catégorie D, qui reflue de 4% sur un mois et de 6,7% sur un an.
Les effectifs dans cette catégorie ont notamment été alimentés
jusqu'à la mi-année par le plan de formations supplémentaires
des chômeurs mis en place sur la fin du quinquennat de François
Hollande.  
    Dans les prochains mois, un autre jeu de vases communicants
défavorable pourrait s'ajouter. 
    La réduction du nombre d'emplois aidés au deuxième semestre
pourrait encore faire gonfler les rangs des inscrits des
catégories A, B et C tenus de rechercher un emploi, avec un
effet de bascule depuis la catégorie E (qui regroupe les
inscrits non tenus de chercher en emploi parce qu'ils
bénéficient d'un contrat aidé ou participent à une création
d'entreprise, par exemple).     
    Au sein de la catégorie A, la hausse de juillet a
principalement concerné les jeunes (+2,8%), avec des
progressions plus limitées pour les 25-49 ans (+0,9%) et les
seniors (+0,3%). 
    Sur un an, la tendance est plus favorable pour les moins de
25 ans (-3,6%) et les 25-49 ans (-0,4%), alors que les effectifs
des plus de 50 ans progressent de 3,4%. 
    Le nombre de chômeurs inscrits depuis plus d'un an à Pôle
emploi, considérés comme chômeurs de longue durée, s'inscrit en
hausse de 0,8% en juillet, à 2,46 millions et il augmente de
1,8% par rapport à juillet 2016.         
    Leur proportion dans le nombre total de chômeurs connaît un
léger repli, cédant 0,1 point à 43,8%. 
    
    CONTEXTE ÉCONOMIQUE FAVORABLE
    La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, ne commente pas les
chiffres mensuels du nombre d'inscrits à Pôle emploi, trop
volatils et peu révélateurs selon elle de l'évolution du marché
du travail. 
    Elle compte procéder chaque trimestre à un point sur la
situation du marché du travail mais la date du premier
rendez-vous du genre, qui avait été annoncé pour fin août, n'a
pas encore été fixée, selon son cabinet.
    A la différence de l'évolution irrégulière des effectifs de
Pôle emploi - qui ont cependant reculé sur l'ensemble de l'année
2016 - le taux de chômage calculé par l'Insee selon les critères
du Bureau international du travail (BIT) est orienté à la baisse
depuis le printemps 2015.
    Ce taux de chômage, qui permet les comparaisons
internationales, est revenu au deuxième trimestre à son niveau
de début 2012, tandis que le taux d'emploi a atteint un plus
haut depuis 1980. 
    Sur la même période, les créations d'emploi ont franchement
accéléré et cette tendance devrait se confirmer dans les
prochains mois, la poursuite de l'embellie du climat des
affaires laissant présager d'une croissance solide au troisième
trimestre. et   
    Pendant la campagne, Emmanuel Macron a affiché son ambition
de ramener le taux de chômage à 7% en 2022, sous l'effet
notamment d'un assouplissement du droit du travail et d'une
amélioration de la compétitivité des entreprises par une baisse
de la fiscalité.
    Les contours précis de la réforme du Code du travail portée
par Muriel Pénicaud seront présentés le 31 août. 
    La trajectoire de la baisse progressive du taux de l'impôt
sur les sociétés - qui devrait être ramené à 25% d'ici 2022 -
sera fixée dans le projet de budget 2018, qui sera présenté fin
septembre.     
     
    Statistiques détaillées sur le site de la Dares:  
    http://bit.ly/2itz7qV
        
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 (Myriam Rivet, édité par Elizabeth Pineau)