* Estrosi appelle de ses voeux une "troisième voix"

* Les petits candidats peinent à recueillir les parrainages

* Les proches de Fillon demandent la démission de Copé

PARIS, 27 août (Reuters) - Au lendemain de l'annonce de candidature de Jean-François Copé à la présidence de l'UMP, de nombreuses voix s'élèvent pour dénoncer un "affrontement de chefs" entre le secrétaire général du principal parti de droite français et François Fillon, candidat depuis deux mois.

Les soutiens de l'ancien Premier ministre multiplient par ailleurs les appels à la démission de Jean-François Copé de son poste du secrétaire général de l'UMP, gage selon eux de la "neutralité" de l'élection maintenant qu'il est officiellement dans la course.

Outre Jean-François Copé et François Fillon, Nathalie Kosciusko-Morizet, ancienne ministre de l'Ecologie, et Bruno Le Maire, ancien ministre de l'Agriculture, figurent parmi les candidats déclarés.

Mais alors que l'équipe de François Fillon dit avoir dépassé les 5.000 parrainages et que les soutiens de Jean-François Copé n'ont aucune inquiétude, les petits candidats peinent à recueillir les 8.000 parrainages nécessaires.

Bruno Le Maire a déclaré lundi avoir à ce jour "un peu plus de 1.250 parrainages".

"Si je veux atteindre les 8.000, soyons clairs, il faudrait que j'en aie 300 par jour", a-t-il dit sur BFM-TV et RMC, dénonçant le caractère "ubuesque" de la procédure de parrainage.

"Je pense que ce serait profondément regrettable pour l'UMP qu'au lieu d'un vrai débat entre plusieurs candidats (...), au lieu d'avoir ce débat de fond sur nos propositions, sur le fonctionnement de l'UMP, on ait un duel entre deux personnes", a-t-il ajouté.

Christian Estrosi, qui a accueilli ce week-end dans sa ville le premier rassemblement de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy (voir ), a appelé de ses voeux lundi une "troisième voie" dans la bataille pour la présidence du parti.

Dénonçant un "affrontement de chefs", le maire de Nice n'a pas exclu de soutenir l'ancien ministre des Affaires étrangères Alain Juppé s'il se présentait. Il a par ailleurs réaffirmé son intention de se présenter si ses idées n'étaient pas reprises.

"DÉBAT DE CV"

"Pour l'instant je vois plus un débat de CV, un débat d'hommes plutôt qu'un débat d'idées, et si mes idées ne sont pas défendues, j'ai bien l'intention de les défendre", a-t-il dit sur France 2.

Christian Estrosi, qui n'a jamais officiellement dit qu'il était candidat, a dit avoir déjà reçu des offres de parrainages.

Les membres de l'équipe de campagne de François Fillon ont par ailleurs renouvelé lundi leur appel à une démission de Jean-François Copé de son poste de secrétaire général de l'UMP.

Le député Laurent Wauquiez a ainsi proposé que l'ancienne ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie assure l'interim de la présidence de l'UMP, en remplacement du maire de Meaux d'ici le congrès de novembre.

"Ce n'est pas possible d'assurer la neutralité de l'élection et d'être soit même candidat", a-t-il dit lundi sur France Info.

Un message également porté par l'ancienne ministre du Budget Valérie Pécresse. "Souvenez-vous Martine Aubry pour la primaire du Parti socialiste, Martine Aubry a d'elle-même choisi de se mettre en retrait, elle l'a choisi parce qu'elle voulait que le PS donne une bonne image de cette campagne primaire, eh bien nous aussi on veut que l'UMP donne une bonne image", a-t-elle estimé sur France Inter.

"Cette élection doit être exemplaire (...) Aujourd'hui, c'est un peu David contre Goliath".

Dans un entretien au Figaro, le député des Bouches-du-Rhône Bernard Deflesselles, qui soutient Jean-François Copé, estime que cette demande n'a pas lieu d'être.

"La question a été tranchée à l'unanimité par le bureau politique de l'UMP, au mois de juillet, après que la commission de contrôle des élections a estimé qu'il n'était pas besoin d'installer une direction transitoire", rappelle-t-il.

L'UMP peut déjà se réjouir d'avoir suscité un engouement médiatique. les fortes audiences lors des débats précédant la primaire socialiste ont en effet conduit France 2 à proposer aux candidats à la présidence de l'UMP un débat télévisé, rapporte lundi Le Figaro.

La future équipe dirigeante de l'UMP - un président, un vice-président, un secrétaire général - sera élue le 18 novembre prochain par les 280.000 adhérents à jour de cotisation. Un second tour aura lieu le 25 novembre si aucune liste ne recueille la majorité des suffrages exprimés. (Chine Labbé, édité par Patrick Vignal)