PARIS, 3 septembre (Reuters) - Le gouvernement français cherche une "fonction" pour Ségolène Royal, qui étale dans la presse son malaise après sa défaite aux élections législatives de juin et l'attaque qu'elle a subie de la part de la nouvelle compagne de François Hollande.

Le Figaro de lundi publie les "confidences" de l'ancienne candidate à la présidentielle de 2007, qui admet avoir envisagé de faire une retraite religieuse avant d'y renoncer pour que l'on ne dise pas une fois de plus qu'elle est "originale".

"J'éprouvais le besoin d'un retour sur soi, d'une remise en place de la hiérarchie des priorités", a-t-elle dit.

Ségolène Royal dit avoir "besoin de temps" pour remonter sur la scène politique après le "double choc" constitué par sa défaite à La Rochelle face au dissident socialiste Olivier Falorni soutenu pendant la campagne par un "tweet" de Valérie Trierweiler, la compagne du président français.

"Je ne mérite pas ça", explique-t-elle. "Subir une humiliation comme ça, sous plusieurs angles, c'est violent."

Elle raconte que François Hollande, au lendemain de la présidentielle, lui a offert le poste de ministre de la Justice mais qu'elle a préféré poursuivre son objectif de présider l'Assemblée nationale, brisé par sa défaite.

Le gouvernement envisage d'ailleurs de lui trouver une "fonction", a déclaré lundi Najat Vallaud-Belkacem sur Canal +.

"Elle a eu une année difficile", a dit la porte-parole du gouvernement. "Son utilité est d'ores et déjà avérée et on saura sans doute lui trouver une fonction, une responsabilité qui permette aux Français de continuer à bénéficier de son expérience et de son volontarisme".

L'intéressée a répondu de manière ambiguë.

"Je ne vais pas entrer au couvent!", souligne-t-elle avant d'ajouter : "Je ne veux pas qu'on parle d'un point de chute, c'est dégradant. Je ne suis pas dans la chute. Je n'ai pas besoin de lot de consolation. On a parlé de tout cela avec François, il a le souci de rassembler les compétences. Si je peux être utile, j'assumerai les responsabilités que l'on me proposera." (Yves Clarisse)