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PARIS, 2 juillet (Reuters) - La coalition de gauche du Nouveau Front populaire (NFP) et le camp présidentiel tentaient mardi d'empêcher le Rassemblement national (RN) d'obtenir une majorité absolue via des désistements en vue du second tour des élections législatives dimanche, à quelques heures de la limite des dépôts des déclarations de candidature.

Le RN, arrivé en tête du premier tour du scrutin, s'efforce pour sa part de convaincre les Français de lui accorder au moins 289 sièges sur les 577 que compte l'Assemblée, le nombre nécessaire pour obtenir la majorité absolue.

La cheffe de file de la formation d'extrême-droite Marine Le Pen a confirmé mardi que son parti d'extrême droite n'entendait diriger un gouvernement qu'en cas de majorité absolue à l'Assemblée nationale, quitte à l'obtenir avec l'appui de quelques députés issus d'autres rangs.

"Il est évident que nous ne pouvons pas accepter d'aller au gouvernement si nous ne pouvons pas agir", a-t-elle dit sur France Inter, confirmant la position du président du RN Jordan Bardella qui affirme qu'il ne sera pas Premier ministre sans majorité absolue.

Au sein du camp présidentiel, la stratégie de désistements au profit de candidats de gauche mieux placés a été brouillée par les appels de plusieurs personnalités à faire barrage également à La France insoumise (LFI), principale composante du NFP.

Interrogé sur TF1 lundi soir, le Premier ministre Gabriel Attal n'a pas levé l'ambiguïté, affirmant qu'un candidat "Ensemble pour la République" se retirerait au second tour pour faire barrage au RN s'il est "face à un candidat qui a choisi les valeurs républicaines".

Les candidatures pour le second tour doivent être déposées d'ici 18h00 ce mardi.

Les Républicains (LR), quant à eux, ont refusé de livrer une consigne nationale dans les circonscriptions où le parti n'est pas présent au second tour, laissant les électeurs "s'exprimer en conscience".

Le président LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a toutefois défendu mardi une position "ni LFI-ni Rassemblement national".

"Dans les circonscriptions où il y a des républicains ou des indépendants, on vote pour eux. Pour le reste, je ne veux ni de LFI ni de Rassemblement national", a-t-il dit sur RTL. "Dans ces cas-là, je ne vais pas donner de consignes de vote. Mais je soutiens au second tour tous les candidats qui ne sont pas les extrêmes et qui peuvent empêcher les extrêmes, LFI comme Rassemblement national".

L'ancien ministre sous la présidence de Nicolas Sarkozy a également appelé à la mise en place d'un "gouvernement provisoire jusqu'à la prochaine élection présidentielle" pour "sortir de l'impasse".

"Le Rassemblement national, il n'est pas écrit qu'il dirigera le gouvernement de la France dimanche prochain et il y a une autre possibilité, ce gouvernement provisoire", a-t-il dit.

Face à l'hypothèse d'une majorité et d'un gouvernement RN, le Premier ministre, Gabriel Attal, s'est quant à lui prononcé lundi soir pour une "Assemblée nationale plurielle avec plusieurs groupes politiques de droite, de gauche, du centre qui, projet par projet, travaillent ensemble au service de l'intérêt des Français".

"Les insoumis ne gouverneront que pour appliquer leur programme, rien que le programme mais tout le programme", a répondu mardi le coordinateur de LFI Manuel Bompard sur BFMTV.

Au terme du premier tour dimanche dernier, 76 députés sur 577 ont déjà été élus, selon les données du ministère de l'Intérieur, dont 39 députés pour le RN et ses alliés, contre 32 pour le NFP et 2 pour la majorité présidentielle.

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(Rédigé par Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)